La parole est aux Fivois

conversation à bâtons rompus…

Avant la rencontre entre le Président du Conseil de Quartier et Jihem, la Gazette avait discuté avec une vingtaine de commerçants au hasard de leur disponibilité sans contacter les membres du bureau de l’Union commerciale. Retranscrire ces discussions n’a pas été un exercice facile. Souvent, le reproche nous a été fait que les médias ou le discours politique ne reproduisaient pas objectivement le sentiment du vécu qu’ils ressentaient. Cette déformation favoriserait les comportements, voire les votes extrêmes pour crier le ras le bol.

Le questionnaire comportait en introduction deux questions :

1/ Quel est le principal atout de Fives ?
La réponse sur 20 contacts a été « aucun » pour 18.

2/ Quel est le principal souci ?
La réponse immédiate a concerné ce malaise latent provoqué par des bandes organisées de dealers maîtres de certains trottoirs ou par des groupes désœuvrés. Souvent, les habitants baissent les yeux  en les croisant de peur de se faire interpeller. La moindre allusion à l’origine  de ces jeunes devient une insulte raciste même lorsqu’elle est émise par des personnes de la même origine. Depuis le massacre de Charlie hebdo, ce sentiment d’insécurité s’est épaissi même s’il n’est pas fondé. Les rodéos sur les trottoirs avec des mobs au pot bruyant irritent. Le constat de l’impunité exaspère ; seule la présence des équipes de la police nationale, insuffisante, a un effet dissuasif.

Ces deux questions posées, la discussion s’est élargie à d’autres sujets :

Le commerce

Le commerce souffre aussi de l’absence de diversité de l’offre. Un fleuriste vient d’arrêter et  s’ajoute aux autres fermetures ; le dernier hôtel a été transformé en appartements. Par contre, les salons de coiffure et les Kebabs se multiplient ; pour certains, l’origine de leur équilibre financier suscite nombre d’interrogations. Les marchés de plein air sont bien appréciés : à Caulier, celui du dimanche avec la venue des habitants de St Maurice fonctionne bien. Le marché de la place Degeyter, le mardi après-midi, commence à prendre ses marques dès la sortie des écoles et les exposants sont optimistes. L’action de l’Union commerciale est estimée notamment lors des braderies qui créent un lien entre les habitants.

Stationnement

La comparaison avec la commune d’ Hellemmes contiguë suscite des frustrations. à Hellemmes, existent la gratuité des parkings et la présence de caméras. à Fives, le stationnement est payant et ce manquement  est sévèrement sanctionné par une brigade groupée de 4 préposés. La Gazette pour quelques instants de stationnement a eu son PV alors qu’existe le sentiment d’impunité pour d’autres infractions plus graves.

Immobilier

le marché est actif et les prix sont globalement attractifs. Un problème résiderait dans une pratique abusive des préemptions par les organismes publics proposant des prix 20% inférieurs au prix du marché. La peur d’une procédure longue entraine une baisse des prix  de vente qui ne permettent pas de se reloger correctement.

Impôts locaux

Le taux des impôts locaux, identique qu’à Lille centre, apparaît élevé d’autant plus que le quartier ne bénéficie pas des mêmes avantages et de la même exposition médiatique, par exemple dans le cadre de Renaissance.

La propreté

Globalement s’est améliorée mais une minorité continue à jeter régulièrement sans gêne. La place Caulier s’est transformée en parking gratuit pour ceux qui vont à Lille et a perdu tout attrait. La sortie du métro à l’angle de la rue de Lannoy et de la rue Pierre Legrand reste un urinoir de plein air.

Promouvoir le bien vivre

La Gazette de Lille, fidèle à sa devise de promouvoir le bien vivre, reste  optimiste. Le projet en cours de réalisation de Fives Cail devrait profondément changer le quartier s’il suit les promesses affichées : le lycée hôtelier, 1.200 logements, un parc de 5 hectares, une piscine, une halle couverte avec des commerces…..
Fives a aussi un atout dans sa jeunesse. Au 4ème rang par rapport au nombre d’habitants des quartiers lillois derrière le Centre, Wazemmes et Moulins, Fives est le quartier qui compte le plus d’enfants de moins de 6 ans et de collégiens de 11-14 ans. Le taux de réussite au brevet national de collèges place aussi le collège Boris Vian en tête de Lille. En revanche, les jeunes fivois quittent le système éducatif prématurément.
Heureusement que la jeune fivoise  Théodora Marais, Miss Euro métropole, en 2ème année de licence, montre que tous les espoirs sont permis comme le souligne Sébastien Duhem !

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