Michaël Moglia : Que la fête commence !
Le journal que vous tenez entre les mains est la concrétisation d’un projet qui me tient à cœur et que je porte depuis quelques années maintenant. Autant dire les choses simplement : J’aime Wazemmes, mon quartier ! J’aime son dynamisme, sa jeunesse, son souffle aussi. J’ai plaisir à me poser en terrasse de l’un de ses nombreux bars, à échanger avec ses habitants, à profiter de la diversité et de la richesse de ses commerçants ou à flâner dans les allées de son marché..
Terre de contrastes, ce quartier souffre pourtant, comme beaucoup d’autres, de graves difficultés sociales, d’une paupérisation grandissante et d’une insécurité forte et inquiétante. Parce que je crois en la capacité de la culture à ouvrir des horizons, à permettre aux esprits la réflexion, à apporter aussi, tout simplement, l’évasion et le réconfort qui manque à tant d’entre nous, j’ai souhaité, entouré d’une bande d’amis déjà fortement impliquée sur le quartier, apporter ma pierre à l’édifice en créant ce tout nouveau prix littéraire. Les objectifs sont nombreux : renforcer la convivialité sur le quartier, développer son offre culturelle déjà très riche, favoriser aussi le goût de la lecture.
Vous trouverez dans ce « Hors-série » de la Gazette de Lille l’ensemble des informations indispensables à connaître ! Présentation des 10 membres du jury, détail des 25 livres de la 1ère sélection, calendrier, interview du président du jury ! Après la lecture de ce numéro spécial de 16 pages vous serez incollable sur le prix littéraire du Cheval Blanc !
Puis viendra, dans quelques semaines maintenant, le 07 novembre à 11h précisément, le temps pour Benoît Delépine, notre président de jury, d’annoncer le nom du lauréat. Celle-ci se fera dans un lieu emblématique Lillois, niché au cœur de Wazemmes, le célèbre Bar du Cheval Blanc !
Nous vous attendons toutes et tous nombreux à cette occasion
Je tiens, pour finir ces quelques lignes, à remercier celles et ceux sans qui ce prix n’aurait jamais pu voir le jour. Je remercie du fond du cœur Monique, la patronne de ce bar que nous aimons tant ainsi que les membres du jury pour leur investissement et les annonceurs présents dans ce Hors-série.
Bonne lecture à vous et vive la Vie !
Michaël Moglia
Délégué Général
Prix Littéraire du Cheval Blanc
Et si vous rejoignez le jury ?
Une grande campagne de communication lancée il y a quelques semaines partait à la conquête d’une perle rare : Une personne passionnée de lecture, portée par l’envie de partager ses coups de cœur littéraires, décidée à rejoindre un jury composé de figures culturelles et artistiques, prête, enfin, à diffuser fièrement l’image originale, libre et novatrice du bar du Cheval Blanc !
Aujourd’hui, Daphné, représentante des client(e)s du bar, complète le jury 2021 et participe activement aux travaux de celui-ci !
“Au-delà de l’excitation provoquée par l’idée de lire de potentielles nouvelles pépites, celle de devoir participer à un projet de plus grande ampleur, de rencontrer et d’échanger avec des personnes d’horizons divers m’a formidablement attirée !” résume Daphné.
Vous aimez lire et partager vos coups de cœur ?
L’équipe du jury de la seconde édition du Prix Littéraire du Cheval Blanc se constitue !
Et si vous faisiez partie de l’aventure ?
Le Prix Littéraire du Cheval Blanc vise à renforcer la tradition festive et culturelle du café du Cheval Blanc. Le Prix distingue des jeunes auteurs prometteurs, au talent décalé.
Les critères de sélection sont l’originalité, la modernité, la jeunesse.
Le jury se distingue par son indépendance, sa liberté, son insolence.
Vous souhaitez, vous aussi, exprimer vos envies, raconter vos émotions, partager vos passions, défendre vos coups de cœur…
En un mot élire le roman qui vous séduira en 2022.
L’équipe du Prix Littéraire du Cheval Blanc recrute !
Pour faire partie de cette belle équipe, une vraie motivation s’impose ! Vous lisez plus de 10 romans par an, vous souhaitez partager votre passion de la littérature ? L’aventure est pour vous.
Plus d’informations en message privé sur Instagram, Facebook ou par mail à : com.prixchevalblanc@gmail.com
Benoît Delépine : Sa vie, son œuvre !
Scénariste, acteur ou réalisateur pour la télévision, le cinéma ou même la bande-dessinée, Benoît Delépine est le couteau suisse de la création artistique. Féru de nouvelles idées et ancré dans de solides engagements, Benoît Delépine à trouvé les voix qui l’anime.
Originaire de Saint-Quentin, Benoît Delépine termine sa prépa HEC avant d’embarquer auprès de “Jalons”, un groupe d’humoristes connu pour leurs parodies et pastiches de journaux et de livres. Le jeune comédien aiguise d’abord sa plume pour les Guignols de l’info et rejoint l’équipe d’auteurs et comédiens d’un autre programme satirique, appelé à l’origine “Le Journal de Moustic” dont le cadre principal est le pays fictif de Groland. Il y interprète le rôle de Michael Kael, journaliste à la fois incompétent, malchanceux et malhonnête, qui accumule les gaffes à l’antenne.
Ces deux précédentes expériences lui inspirent l’histoire de “Michael Kael contre la World News Compagny”, dont il assure les casquettes de scénariste et d’acteur, son baptême cinématographique. L’artiste réalise également plusieurs courts métrages (“A l’arraché”, “Comme un chien”, “Enfin la fin”). Il co-réalise, avec très peu de moyens, “Aaltra” avec Gustave Kervern qui deviendra un véritable compagnon de route dans la suite de sa carrière. Ensemble, ils écrivent et réalisent près d’une dizaine de films : “Avida”, “Louise-Michel”, “Mammuth”, “Near Death Experience”, “Saint Amour” ou encore “I feel good”. Des films parfois qualifiés d’OVNIs alors qu’ils sont simplement d’un réalisme à la limite du surréalisme. La filmographie de Benoît Delépine s’étoffe, et celle de Gustave Kervern par affiliation avec, entre autres, “Le grand soir” dont le casting accueille Albert Dupontel et Benoît Poelvoorde, primé au Festival de Cannes en 2012.
Un véritable touche à tout qui prête régulièrement son humeur dans l’hebdomadaire satirique Siné Hebdo et rédige le script de plusieurs bandes dessinées. ( “L’imploseur”, “La Bombe”, “Godkiller”, “Now Future”). “Effacer l’historique”, son dernier film, dans lequel apparaît Monique, est le seul film français en compétition à la Berlinade 2020. Les acteurs, devenus amis au fil des tournages, se nomment Denis Podalydès, Blanche Gardin, Corinne Masiero, Vincent Lacoste ou l’incontournable Benoît Poelvoorde. Le film, affichant près de 500 000 entrées au cinéma met en lumière les failles des réseaux sociaux où s’affiche le quotidien de nos vies, nos tords et travers, jusqu’à embarquer les trois héros de l’histoire dans une guerre contre les géants du numérique.
La multiplicité de ses facettes artistiques, ses engagements culturels et sa familiarité avec la région Lilloise font de Benoit Delépine, le Président de jury idéal pour cette première édition du Prix Cheval Blanc 2021 !
Benoît Delépine : Cinq questions / réponses
Libre, audacieuse et impertinente, la première édition du Prix Littéraire Cheval Blanc à l’honneur d’être présidée par l’acteur et réalisateur Benoit Delépine. Son rapport à la littérature, son engagement cinématographique et sa rencontre avec Monique, l’artiste se dévoile !
Benoît, le 07 novembre prochain vous annoncerez le nom du lauréat de la première édition du Prix Littéraire « Cheval Blanc ». Pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qui vous a poussé à accepter la Présidence du Jury ?
Comment un Grolandais normalement constitué pourrait-il refuser une telle proposition ? Le Cheval Blanc étant l’un de mes quatre bars préférés en France, il m’était donc impossible de décliner un tel honneur. Il suffisait de me prendre par les sentiments !
Que représentent les livres et la lecture dans votre parcours artistique comme dans votre quotidien ?
Je lis et oublie énormément de livres. Ce qui me permet de les relire quelques années plus tard avec le même plaisir. Cette faculté de m’en imprégner sans m’en souvenir précisément m’a sans doute aidé à avoir l’impression d’inventer nombre d’ histoires ! Oui la littérature est pour moi une nourriture de l’esprit vitale, au même titre que le cinéma ou la vie quotidienne.
«Effacer l’historique», votre dernier film réalisé avec votre comparse Gustave Kervern, dénonce l’addiction aux nouvelles technologies et l’emprise des réseaux sociaux sur notre quotidien. Si le constat est partagé par beaucoup pensez-vous néanmoins possible d’en sortir ?
Grâce au smartphone et à internet, n’importe qui a accès à plus d’informations qu’un chef d’État il y a un siècle. Je me souviens, petit, aller consulter l’encyclopédie « Tout L’Univers » chez mon cousin pour écrire un devoir. Aujourd’hui, l’univers entier tient dans notre poche. Génial mais affolant. Nous devenons clairement les esclaves inconscients d’une intelligence artificielle qui nous dépasse complètement. Lire un livre devient un acte de rébellion.
Le Prix Littéraire porte le nom d’un célèbre bar de Wazemmes qui ne serait rien sans celle qui l’anime : Monique ! Que représente t’elle pour vous ?
Monique c’est la Pachamama ! Une indépendance d’esprit, une gouaille sans pareille, un cœur sur la main, l’Humanité c’est elle !
Un dernier mot pour Lille, pour Wazemmes ?
Il y a 40 ans exactement je sillonnais Lille pour mon journal Fac Off, à la recherche de sujets d’articles et de contrats publicitaires. Souvent sous la pluie ! Mais que de souvenirs extraordinaires. Y revenir, qui plus est à Wazemmes, est pour moi un bonheur total.
Prix Littéraire Cheval Blanc Les membres du jury – Edition 2021
Figures du paysage artistique et culturel de la région, les membres du jury confrontent leurs avis lors de réunions au Cheval Blanc. Le jury se distingue par son indépendance, sa liberté et son insolence !
1 – Mathilde BRAURE
Un grand-père organiste, une famille mélomane, la musique à toutes les sauces, le goût des mots, des notes, des phrases, la musique comme langage, comme moyen de communication et la lecture comme évasion en voyages imaginaires. Jamais un jour ne se passe sans qu’un livre ne s’ouvre et qu’une histoire ne se lise. Un jour, c’est la création du duo “Les Belles Lurettes” avec Martine Delannoy : Résidences d’écriture, paroles d’habitants et mémoire collectée, des chansons harmonisées à deux voix, une aventure formidable. Puis chacune reprend sa route vers d’autres horizons. D’autres spectacles, d’autres chansons, un album “Il m’a vue nue” sorti en 2019, hommage aux chanteuses du passé dont le propos s’inscrit dans une modernité. Actuellement sur scène avec Gaspard Furlan pour le duo intemporel “TempoDrama” sur des paroles et musiques inédites. Un chemin artistique jalonné de rencontres et de réalisations collectives.
2 – Benoît DELÉPINE
Après avoir affiné sa plume pour les Guignols de l’info, Benoit Delépine rejoint l’équipe d’auteurs et comédiens d’un autre programme satirique, appelé à l’origine “Le Journal de Moustic” dont le cadre principal est le pays fictif de Groland. Il y interprète le rôle de Michael Kael, journaliste à la fois incompétent, malchanceux et malhonnête, qui accumule les gaffes à l’antenne. Les réalisations s’enchaînent alors, souvent accompagné de son acolyte Gustave Kevern : “Avida”, “Louise-Michel”, “Mammuth”, “Near Death Experience”, “Saint Amour”, “I feel good” et “Effacer l’historique”. Des films parfois qualifiés d’OVNIs alors qu’ils sont simplement d’un réalisme à la limite du surréalisme. Un véritable touche à tout qui intervient régulièrement dans l’hebdomadaire satirique Siné Hebdo et rédige le script de plusieurs bandes dessinées.
3 – Priscille GRAS
Priscille GRAS, 48 ans, est urbaniste, fonctionnaire territoriale et responsable d’une mission régionale pour la redynamisation des centres-villes et centres-bourgs. Après une jeunesse militante, Priscille fut longtemps collaboratrice de députés, puis a intégré la Fonction Publique Territoriale. Depuis, elle sillonne le territoire à la rencontre des acteurs et élus locaux pour soutenir les projets susceptibles de faire vivre et revivre le cœur des villes et des bourgs de la Région. Priscille est aussi une citoyenne engagée, qui continue de croire que les livres, la musique et les cultures populaires vivantes sont des biens communs
essentiels qu’il faut aujourd’hui plus que jamais mettre en valeur et faire vivre. Son engagement dans le prix littéraire du Cheval Blanc était donc une évidence ! Priscille supervise la sélection littéraire et est également chargée de sa cohésion artistique.
4 – Virginie JALAIN
Après de longues études de lettres et une courte carrière de prof, Virginie change de cap et ouvre La Librairie du Port, rue de la mer à Calais, en 2014, ” parce que lire c’est déjà partir.” Renouant ainsi avec le plaisir de lire sans complexe, dans le désordre et avec frénésie tout ce qui lui tombe entre les mains, elle découvre aussi la joie de partager avec d’autres cette passion et de se faire passeuse de textes. Même si la frêle embarcation fait naufrage en 2017, loin de jeter l’éponge, elle parcourt les librairies des Hauts-de-France et de Belgique avec sa valise de représentante pour continuer de nourrir sa curiosité littéraire, avant d’embarquer sur le Bateau Livre à Wazemmes, en 2019. Se retrouvant dans le quartier et ses flonflons, elle choisit, à 41 ans, d’y rester et de s’impliquer dans la vie culturelle et associative.
5 – Sarah LECARPENTIER
Formée en jeu à l’EPSAD, Ecole Professionnelle d’Art Dramatique, rattachée au théâtre du Nord de Lille et actuellement École du Nord, Sarah Lecarpentier est auteure, comédienne et metteur en scène. Elle a joué pour Gilles Defacques (Théâtre du Prato), Stuart Seide (Théâtre du Nord), Nora Granovsky (Cie BVZK) dans “Le Moche” de Mayenburg et “Guillaume Tell”, enfin avec Loïc Lantoine pour Attacafa. Avec sa compagnie, “Rêvages”, créée en 2009, elle a joué dans “Les souliers rouges”, mis en scène par Lyly Chartiez et Kevin Keiss puis co-met en scène et joue dans “Petit Bodiel”, “K etc” et “Héros” (we can be), spectacles de contes musicaux tout public. Elle co-adapte avec Kevin Keiss et joue dans “Ô ma mémoire, portrait de Stéphane Hessel”, en 2016. Cette saison, elle joue dans “Demandons l’impossible”, mis en scène par Christophe Moyer et avec le théâtre de l’aventure dans “La R’vue”. Enfin, elle écrit et chante ses propres textes dans deux spectacles de poésie musicale, “Allant vers” et “Un vers dehors” en 2021.
6 – Eric PAUL
Eric Paul est acteur-réalisateur et metteur en scène. Né à Boulogne-Billancourt, il passe son enfance sur des bases militaires. Dès l’adolescence, il part à l’aventure et fait de multiples métiers avant de devenir éducateur de rue dans les quartiers sensibles de la banlieue parisienne et vit durant plusieurs années en immersion avec la société marginale et les plus démunis. Après avoir repris des études en sciences économiques par la filière de l’éducation populaire, Eric Paul travaille comme Directeur de projets sociaux et culturels. Remarqué par le réalisateur Christophe Otzenberger, il devient acteur et joue dans une centaine de films et séries pour le cinéma et la télévision. Réalisateur et auteur de mini-séries pour le web, metteur en scène pour le théâtre. Militant social et associatif, Eric Paul a participé à la fondation de “Droit de Cité” et il est le Président de “Flonflons-Wazemmes l’accordéon”.
7 – Marianne PETIT
Depuis fin 2017, Marianne dirige la Villa Marguerite Yourcenar résidence d’écritures comtemporaines du Nord, située au Mont Noir, sur la terre d’enfance de Marguerite ! Elle a
provisoirement quitté le Nord en 2003, après avoir travaillé sur le théâtre de la danse, puis dirigé le festival “Les Transculturelles” à Roubaix, elle part plus au sud, à Perpignan, où elle assure la préfiguration du Musée Mémorial du camp de Rivesaltes (camp d’internement pour républicains espagnols, juifs, tsiganes, puis harkis …) et organise deux éditions d’un festival à Niort sur la diversité, à la croisée des arts, des sciences et des questions environnementales. Le fil rouge de son parcours peut se résumer par la conviction de nécessaires passerelles entre tous les modes d’expressions artistiques, la littérature en filigrane et le plaisir de concilier travail et engagements sociétaux. Tenter comme le voulait Brecht, de mettre de l’art dans la vie et de la vie dans l’art…
8 – Claude VADASZ
Claude est un artiste français, producteur et organisateur, de 65 ans. Son domaine de prédilection est la chanson, où il a débuté en tant qu’auteur-compositeur-interprète. Olympia, tournées françaises, disque chez Polygram, édité chez Virgin-Delabel… Claude écrit des chansons, paroles et musique, pour Arthur H, Nina Morato, Enzo Enzo, Bruno Maman. Il a créé il y a 23 ans le festival Wazemmes l’Accordéon et l’association Flonflons, pour laquelle il écrit, produit, dirige des films et des spectacles qu’il fait tourner dans les quatre coins du monde. Il s’est lancé plus récemment dans l’écriture de scénarios et nouvelles, et notamment d’un grand roman d’aventures qu’il défend actuellement auprès des éditeurs. Habitué de la première heure du bar Le Cheval Blanc, il a créé le fameux bal du même nom, devenu un des fers de lance de Wazemmes l’Accordéon. Sa toute dernière création : la Flonflons TV et son webmagazine Ainsi Font Flonflons qu’il écrit, produit, anime et présente.
9 – Daphné VANATTENHOVEN MORTIER
Daphné, friande d’histoires depuis toujours, en a dévoré au fil des pages, raconté en foulant la scène et l’a même étudiée, avec sa majuscule, sur les bancs des amphithéâtres. Ces dernières années, c’est le fait de permettre à d’autres de raconter la leur qui la guide, notamment à travers diverses techniques artistiques. Arrivée à Lille pour un Master intitulé “Art et Responsabilité Sociale”, elle est aujourd’hui engagée dans plusieurs collectifs allant dans ce sens, “La Conque“, association féministe intersectionnelle et queer, et le “Collectif Volatelles”, qui propose de la photographie participative en lien avec le territoire et ses anecdotes. Elle travaille également dans le quartier de Moulins, qu’elle sillonne avec un vélo cargo pour aller à la rencontre des enfants qui s’y trouvent et leur proposer diverses activités. Souvent en vadrouille, son port d’attache est aujourd’hui bien ancré autour de Lille. Elle a donc souhaité relever ce défi mettant à l’honneur de jeunes auteurs et autrices, accompagnant, bien sûr, ses lectures d’une bonne pinte fraîche!
10 – Dimitri VAZEMSKY
“Le jubilant Dimitri Vazemsky” (Haydée Saberan, Libération), “possède surtout le talent rare de savoir marier la rigueur du récit à la magie d’images poétiques” (Escales des lettres). “Pour Vazemsky l’écriture et l’édition sont devenues une seule et même aventure, placée sous le signe de la rencontre et des voyages (le comptoir du livre, liège). “Écrivain ? Éditeur ? Plasticien ? Dilettante professionnel ou guetteur de sens ? Tout cela à la fois ? On cherche ses livres côté librairie, on les retrouve côté galerie ou musée. On pense qu’il joue avec les mots, et le voilà occupé à jongler avec les images, des photos, à composer de savoureux livres-objets. Bref il cultive l’éclectisme” (Pays du nord). “Mille projets sont déjà en route” (Le
vrai Journal) “L’homme qui veut écrire une phrase de deux kilomètres de long sur une plage du nord (Stéphane Paoli, France Inter), “n’en est pas à son coup d’essai” (Marie claire) “Il est une sorte de Sophie Calle au masculin” (Geoffroy Deffrennes, La voix du Nord) “un drôle de passionnant jeune homme” (François Reynaert, le Nouvel Obs).
Prix Littéraire Cheval Blanc
Les 25 romans en compétition !
Lors de sa première réunion, le 28 juin dernier, le jury a sélectionné 25 romans. Il en restera 15 à l’issue de la seconde réunion de délibération prévue en septembre avant de n’être plus que 08 début octobre puis 04 à la fin du même mois. Pour connaître l’heureux lauréat, rendez-vous le 07 novembre à 11h au bar du Cheval Blanc en présence de Benoit Delépine, président de cette première édition !
DIMA ABDALLAH – Mauvaises herbes
Dehors, le bruit des tirs s’intensifie. Rassemblés dans la cour de l’école, les élèves attendent en larmes l’arrivée de leurs parents. La jeune narratrice de ce saisissant premier chapitre ne pleure pas, elle se réjouit de retrouver avant l’heure « son géant ». La main accrochée à l’un de ses grands doigts, elle est certaine de traverser sans crainte le chaos. Ne pas se plaindre, cacher sa peur, se taire, quitter à la hâte un appartement pour un autre tout aussi provisoire, l’enfant née à Beyrouth pendant la guerre civile s’y est tôt habituée. Son père, dont la voix alterne avec la sienne, sait combien, dans cette ville détruite, son pouvoir n’a rien de démesuré. Même s’il essaie de donner le change avec ses blagues et des paradis de verdure tant bien que mal réinventés à chaque déménagement, cet intellectuel – qui a le tort de n’être d’aucune faction ni d’aucun parti – n’a à offrir que son angoisse, sa lucidité et son silence.
AKHENATON – La faim de leur monde
«Quand je suis né,
Je n’ai pas ri, j’ai pleuré
Au fond je devais savoir
Où je mettais les pieds
« Le monde prend feu.
Les crises se succèdent.
Les injustices s’accentuent.
Comment garder espoir ?
Akhenaton s’interroge, s’insurge, fustige.
Sa plume acide, ses mots syncopés pointent la voracité des décideurs en tout genre, leur faim toujours accrue. La faim de leur monde, à lire haut et fort, est un manifeste d’aujourd’hui. Un cri de ralliement.
ÉDOUARD BAER – Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce
Dans un théâtre, soudain un homme surgit, l’air en fuite. Qui est à ses trousses ? Y a-t-il vraiment une menace ? Il pourrait faire marche arrière, retourner à sa vie. Il est encore temps. Juste une excuse à trouver : un moment de panique, une erreur d’aiguillage, une
rencontre imprévue. Ou au contraire larguer les amarres, pour toujours. Au cours de ce moment suspendu où tout peut basculer, il se prend à imaginer d’autres vies. De grands destins. L’appel du large. Il invoque ses maîtres et se rêve André Malraux, Charles Bukowski, Thomas Bernhard, Romain Gary… Qu’auraient-ils fait à sa place ? Et lui, s’il osait être lui, que ferait-il ?
GRÉGORY BUCHERT – Malakoff
À déambuler quotidiennement avec ma chapka et mon sceptre, je deviendrai bientôt l’original de Malakoff, celui dont on prend soin de préciser qu’il n’est pas méchant. D’ici quelques semaines, les riverains se mettront à colporter de petites rumeurs à mon sujet : paraît qu’il vit dans les combles du centre d’art, paraît qu’il s’imagine en Russie, paraît qu’il se prend pour un personnage de roman.» En résidence de création à Malakoff, Gregory Buchert mène l’enquête sur les possibles origines russes de sa ville d’accueil tout en essayant de rencontrer Sam Szafran, figure locale et pastelliste virtuose dont il vénérait les oeuvres étant plus jeune. Mais à mesure qu’il s’imprègne des lieux et rédige son journal de bord, l’auteur voit sa personnalité se scinder, l’obligeant à composer avec les errements de son double, tandis que réaffleurent certaines meurtrissures de l’enfance.
GERDA CADOSTIN – Laisse folie courir
Gerda Cadostin, dans ce premier roman, raconte l’histoire d’Haïti à travers une génération de femmes. Écriture du corps. Destins croisés. Humour corrosif. Narration nouvelle, mémoire ancrée dans l’imaginaire créole, avec une galerie de personnages hauts en couleur : la vieille Sang Cochon, le clan des Estimé, les Esprits du vaudou, les pères invisibles, et les sœurs jumelles, Joséphine et Aline, qui prennent pour époux le même homme, sous le même toit. Laisse folie courir fait entendre crépitements et odeurs du pays natal. C’est aussi l’expérience d’une langue, belle et audacieuse.
DJAMEL CHERIGUI – La Sainte Touche
Des mecs comme Alain Basile, vous n’en croiserez pas tous les jours et pas à tous les coins de rue. C’est dans son épicerie, La Belle Saison, que j’ai fait sa connaissance. Mon père venait de me mettre à la porte et je vagabondais dans les rues en rêvant d’une vie de bohème. Alain, lui, il en avait rien à faire de la bohème et des lilas sous les fenêtres, sa seule ambition était de devenir millionnaire. Pour réussir, il était prêt à tout et avait besoin d’un associé. C’est tombé sur moi. Mais accuser Alain Basile d’avoir chamboulé mon existence reviendrait à reprocher au Vésuve d’avoir carbonisé Pompéi. Sans lui, je n’écrirais pas aujourd’hui.
FATIMA DAAS – La petite dernière
Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour,
c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom.
PIERRE DARKANIAN – Le rapport chinois
Il existe une légende urbaine qui circule dans les palais de justice et les commissariats : si un jour votre chemin croise celui d’un énorme dossier intitulé Le Rapport chinois, ne l’ouvrez pas. On parle de malédiction, on prétend que sa lecture rend fou. Certains disent qu’il a quelque chose à voir avec les cartels de la drogue ; pour d’autres, c’est le manifeste d’un complot mondial. Quelques-uns parlent d’un texte visionnaire. Tous décrivent sa lecture comme une plongée sans retour de l’autre côté du miroir… On s’accorde sur le nom de son auteur, un certain Tugdual Laugier. Ceci est son histoire.
LOU DARSAN – L’arrachée belle
Au centre de cette histoire, il y a le corps d’une femme, ses hantises et ses obsessions, & il y a la nature. C’est l’histoire d’une échappée belle,d’une femme qui quitte, presque du jour au lendemain, tout ce qui déterminait son identité sociale. Elle sort de stase et se met en mouvement. Son départ est d’abord une pulsion, une sorte de fuite vers l’avant qui tient du road movie, avec de longues traversées de paysages en voiture, en auto-stop, puis à pied. De la fuite et l’errance du départ, cette échappée va se transformer en nomadisme et en un voyage vers la réalisation de soi.
ADELINE DIEUDONNÉ – Kérozene
Une station-service, une nuit d’été, dans les Ardennes. Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d’un cheval et d’un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens… Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. Chacun d’eux va devenir le héros d’une histoire, entre lesquelles vont se tisser parfois des liens. Un livre composite pour rire et pleurer ou pleurer de rire sur nos vies contemporaines
VALÉRIAN GUILLAUME – Nul si découvert
Il salive devant les produits alignés sur les rayons du supermarché. Il prie pour être le gagnant d’un jeu-concours organisé par une marque de nourriture mexicaine. Il adore lorsque les vigiles le palpent à l’entrée du magasin. Il se jette sur les distributeurs de friandises, les buffets en libre-service et les stands de dégustation. Qui est-il, ce garçon qui sue à grosses gouttes et qui rit même quand on se moque cruellement de lui ? Pourquoi cherche-t-il la chaleur humaine dans les allées du centre commercial ? Depuis qu’il va à la piscine, sa vie a trouvé un sens : Leslie est à l’accueil. C’est un ange, une fée. Elle occupe ses pensées, le rend fou d’amour. Mais pour la conquérir, il lui faudra lutter contre le démon qui s’empare de lui dans les pires moments. Servi par une écriture singulière et vertigineuse, Nul si découvert nous entraîne dans le cerveau d’un personnage habité par une pulsion violente : il doit tout avaler, absorber jusqu’à l’excès, jusqu’au dégoût.
YOANN IACONO – Le Stradivarius de Goebbels
Le roman vrai de Nejiko Suwa, jeune virtuose japonaise à qui Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Berlin en 1943, au nom du rapprochement entre l’Allemagne nazie et l’Empire du Japon. Le violon a été spolié à Lazare Braun un musicien juif assassiné par les nazis.Nejiko n’arrive d’abord pas à se servir de l’instrument. Le violon a une âme. Son histoire la hante. Après-guerre, Félix Sitterlin, le narrateur, musicien de la brigade de musique des Gardiens de la Paix de Paris est chargé par les autorités de la France Libre de reconstituer l’histoire du Stradivarius confisqué. Il rencontre Nejiko qui lui confie son journal intime.
NICOLAS JAILLET – Mauvaise graine
Jeune institutrice, Julie mène une vie tranquille de célibataire sans histoire. La première surprise, c’est ce bébé dans son ventre, arrivé là mystérieusement et pourtant, elle sait bien qu’un enfant, ça ne se fait pas tout seul. La deuxième surprise, plus grande encore, c’est que cette grossesse développe chez elle d’étranges pouvoirs. Ne lui reste plus qu’à mener l’enquête pour comprendre ce qui lui arrive et régler ses comptes… À mi-chemin entre Kill Bill et Bridget Jones, Mauvaise graine est un roman fantasque et trépidant à savourer sans reprendre son souffle.
ANNE-FRANCE LARIVIÈRE – L’expérience du vide
Contrainte de rembourser les dettes de sa mère, Louise doit mettre de côté la carrière de chanteuse à laquelle elle aspire. Sans trop réfléchir, elle passe un concours afin d’entrer dans l’administration et prend le fait d’être reçue pour une réussite. La voilà qui se perd dans les couloirs et découvre peu à peu l’absurdité d’un univers rempli d’acronymes sectorisés et de logiciels d’application, de chefs et d’élus tyranniques, de schémas directeurs à prioriser, de collègues aussi, dépressifs ou sympathiques. Procédures, langage, petites mesquineries ou alliances de circonstance, tout lui échappe dans ce monde à part, qui, de réunions d’équipe en brainstormings, tourne inexorablement sur lui-même. Un jour, la jeune femme découvre que la personne qu’elle remplace s’est jetée dans le vide…
HUGO LINDENBERG – Un jour ce sera vide
Un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l’enfance où tout se vit intensément. Sur la plage, il rencontre Baptiste. Se noue entre eux une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : Baptiste a des parents parfaits, habite dans une maison parfaite. Sa famille est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui. Flanqué d’une grand-mère à l’accent prononcé, et d’une tante « monstrueuse », notre narrateur rêve, imagine, se raconte des histoires, tente de surpasser la honte sociale et familiale qui le saisit face à son nouvel ami. Un roman fait de silences et de scènes lumineuses.
OLIVIER MAK-BOUCHARD – Le dit du Mistral
Un chat vagabond, un champ de cerisiers, un violent orage et le secret d’un mur de pierres qui chamboule la vie de deux hommes… S’il se nourrit des œuvres de Giono et de Bosco, Le Dit du Mistral n’est pas un livre comme les autres. C’est le début d’un voyage, un roman sur l’amitié, la transmission, sur ce que nous ont légué les générations anciennes et ce que nous voulons léguer à celles à venir. C’est un récit sur le refus d’oublier, une invitation à la vie où s’entremêlent histoires, légendes et rêves. C’est une fenêtre ouverte sans bruit sur les terres de Provence, la photographie d’un univers, un télescope aimanté par les dieux.
ÉMILIENNE MALFATTO – Que sur toi se lamente le Tigre
Dans l’Irak rural d’aujourd’hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l’interdit absolu : hors mariage, une relation amoureuse, comme un élan de vie. Le garçon meurt sous les bombes, la jeune fille est enceinte : son destin est scellé. Alors que la mécanique implacable s’ébranle, les membres de la famille se déploient en une ronde d’ombres muettes sous le regard tutélaire de Gilgamesh, héros mésopotamien porteur de la mémoire du pays et des hommes.
FLORENT MARCHET – Le monde du vivant
Cet été-là, Solène a treize ans et elle déteste son père. Jérôme a obligé sa famille à s’installer à la campagne pour réaliser son rêve : devenir propriétaire d’une ferme. Cet ancien ingénieur, lui, est fier de sa nouvelle vie : au plus proche de l’écosystème, les mains dans la terre à planter des haricots et des tomates de saison, l’œil à veiller sur la traite de ses vaches. Mais les temps se durcissent, et la désillusion grignote son esprit. Alors que les moissons approchent, sa femme Marion, voulant l’aider, se blesse avec une machine agricole et immobilisée. Théo, un « wooffeur » (aide agricole biologique) de vingt-quatre ans, vient seconder Jérôme ; il n’est pas sans charme, il n’est pas sans radicalité non plus. Avec sa présence c’est tout l’équilibre familial qui est chamboulé. Avec la fin du collège, Solène découvre la sexualité, son langage amoureux, sa légèreté, ses bouderies, ses audaces. En ce mois de juillet, la vie va s’embraser.
LAURENT PETITMANGIN – Ce qu’il faut de nuit
C’est l’histoire d’un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent, et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l’importance à leurs yeux, ceux qu’ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C’est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes.Ce premier roman fulgurant dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d’hommes en devenir.
OXMO PUCCINO – Les réveilleurs de soleil
Depuis que le soleil ne se lève plus, la vie s’éteint à petit feu. Rosie craint pour la santé de son grand-père Edmond, qui pousse des quintes de toux à arracher des séquoias. Du haut de ses treize ans, elle décide de trouver un moyen de ramener le soleil et part sur son vélo Harley à sa recherche. Mais sa bonne volonté ne suffit pas. Après avoir échoué à convaincre Noé, l’homme le plus riche du monde, de l’aider, elle se lance dans une épopée qui lui fera croiser la route de Crépuscule, un paria au grand cœur, Aube, son ange gardien,
Vénus, la femme la plus belle du monde, le fameux Famos, Ilra la magicienne et son mari le Chat Cinno, Momo le pêcheur, un sonneur de cloches et même des éléphants footballeurs. Mais qui va réussir à réveiller le soleil ?
LUCIE RICO – Le chant du poulet sous vide
Quand on aime les poulets, on aime tout d’eux. La gentillesse qu’on leur donne, ils nous la rendent en sortant du four. « J’ai commencé à écrire Le chant du poulet sous vide comme un conte, de la même manière que le marketing crée des contes, jusqu’à nous faire croire que les animaux que nous mangeons sont d’adorables bêtes, saines et dévouées, avec lesquelles nous avons une relation. ». La mère est morte. Sa fille, Paule, revient à la ferme et à son élevage de poulets. Citadine, elle se retrouve à devoir s’occuper d’eux, les tuer et les vendre au marché.
DIMITRI ROUCHON-BORIE – Le démon de la colline aux loups
Un homme se retrouve en prison. Brutalisé dans sa mémoire et dans sa chair, il décide avant de mourir de nous livrer le récit de son destin. Écrit dans un élan vertigineux, porté par une langue aussi fulgurante que bienveillante, Le Démon de la Colline aux Loups raconte un être, son enfance perdue, sa vie emplie de violence, de douleur et de rage, d’amour et de passion, de moments de lumière… Il dit sa solitude, immense, la condition humaine. Le Démon de la Colline aux Loups est un premier roman. C’est surtout un flot ininterrompu d’images et de sensations, un texte étourdissant, une révélation littéraire.
FRANCK THOMAS – L’amour à la page
Aujourd’hui, plus personne ne lit et tout le monde veut écrire. Franck, après avoir publié un premier roman qui n’a pas connu de succès, se fait virer par son éditeur. Convaincu que son génie va être reconnu sous peu, il fait le tour de toutes les maisons d’édition de la place de Paris. Après quelques échecs humiliants, il se retrouve à devoir écrire une histoire pour une illustratrice jeunesse. La collaboration avec la jeune femme est houleuse. Mais Franck se console en pensant à tous les grands génies qui ont souffert avant d’être reconnus ! Parallèlement à cette mission, il intrigue, à droite à gauche, espérant percer. Au risque de blesser ladite jeune illustratrice, pour laquelle il commence à avoir un tendre attachement…
VINCA VAN EECKE – Des kilomètres à la ronde
Ils ont 14 ans quand ils se rencontrent dans un village perdu au fond de la campagne française. Elle vient y passer ses étés en famille depuis l’enfance, eux ont grandi là, groupe de jeunes désœuvrés qui cherchent à exister malgré le crépi gris des façades. Ce jour-là, elle tombe amoureuse de Jimmy et devient « la fille de la bande ». Pour elle, ils sont la vie incarnée, ceux qui flirtent avec les limites dans des visions de liberté et d’horizons repoussés. Ils l’appellent « la bourge », elle les surnomme « les autres ». Les années qui filent en quête de sensations vont sceller leur adolescence. Premier amour, amitiés fraternelles, tragédies inévitables : ils vivront côte à côte cet âge où tout devrait être possible.
CÉLINE ET GILLES WALKOWIAK – La colère des orphelins
Chargé d’une nouvelle enquête sur le meurtre d’une jeune Lilloise, le capitaine Dallaglio découvre que le tueur qu’il poursuit a paralysé les cordes vocales de sa victime. Son but : l’empêcher de crier sa douleur. Le procédé fait étrangement écho à sa situation personnelle et ça, Dallaglio l’encaisse mal. Tandis que sa compagne Allyson s’est lancée sur les traces d’un adolescent disparu d’un centre éducatif fermé, le couple ne se doute pas qu’autour de lui, le Mal est en train de tisser sa toile.
Bar, Monique
Récit d’un dimanche au Cheval Blanc !
Certains disent qu’un dimanche sans Cheval Blanc est un dimanche de perdu. C’est dire à quel point ce bistrot-brasserie de la rue des Sarrazins à Wazemmes est devenu le repère dominical des étudiants, des habitants du quartier, comme des fêtards lillois. Si le Cheval Blanc reste depuis quelques belles années, la grand-messe du dimanche des bons vivants, c’est grâce à cette ambiance inimitable et bon enfant qu’on ne trouve pas ailleurs. Des concerts, une patronne phénoménale, un lieu culte, un temple de la bonne humeur, un palais de l’ivresse à l’ancrage populaire ! Lille, “Capitale des Flandres”, chef-lieu des Hauts-de-France et capitale européenne de la culture… À une vingtaine de minutes de la Grand place, le quartier populaire de Wazemmes a conservé les airs de l’ancien village qu’il était. Au cœur de celui-ci, à quelques mètres d’une ancienne friche textile, le bar du Cheval Blanc est devenu le lieu emblématique du folklore lillois. En plus du bar d’habitués qu’il a toujours été, le Cheval Blanc est devenu, avec le temps, une référence.
“Alors que le chanteur des Zazous gare la camionnette du groupe, un murmure d’approbation parcourt les quelques clients matinaux. Simon, Henry et Michael ont entre 24 et 25 ans. Amis de longue date, ils viennent manger le dimanche au Cheval Blanc puis danser sur le son des Zazous. À la table derrière les trois amis, Thierry, le voisin du dessus, a retrouvé sa compagne Corinne. “C’est la mascotte du Cheval Blanc, elle danse avec tous les petits jeunes” annonce-t-il fièrement. “C’est ma cour de récréation”, explique-t-elle. Les cheveux courts, les yeux maquillés, elle sirote une limonade avant de passer à la Caïpirinha.
Le tourbillon
L’après-midi avance et pendant que les commerçants ont déjà rangé leurs étals depuis plusieurs heures, la tranquillité du matin s’est évanouie dans les vapeurs d’alcool. Les vitres devenues opaques à cause de la chaleur confinent ce petit monde dans un autre espace temps. Corinne est partie danser avec Michael, le jeune de la table d’à côté, rejoints peu à peu par une foule indéfinissable. Un vieux monsieur, surnommé “le petit Louis”, perfecto et allure de motard, fait le tour de ses connaissances. Dans quelques instants, il sait qu’on lui chantera “Le mauvais garçon de Wazemmes”, un air que les zazous ont créé pour lui. Non loin, des jeunes filles discutent une bière fermement tenue entre leurs doigts fins. “Les BCBG” selon Corinne qui est venue récupérer des forces sur une chaise. Un jeune homme discute en allemand avec sa petite amie en Erasmus à Lille. Ils sont venus grâce au bouche à oreille. Vers 17h, à l’image de ce qu’avait prédit Thierry, voisin du dessus, le matin même, la foule est tellement compacte qu’on ne voit plus le sol carrelé du bistrot.
La liberté
Il est difficile de s’entendre mais une femme aux cheveux noirs chuchote: ”Mon fils est parti défendre son pays au Tchad ce matin. Il m’a dit de venir faire la fête ici.” Brigitte est venue avec son chien Pinche, elle s’amuse à laisser des traces de rouge à lèvres sur les joues de
ses amis. “Ici on peut sourire. Dans les autres bars, si les femmes sourient, on pense qu’elles veulent draguer” explique-t-elle. Fofana Seydou, lui, profite d’une pause pour donner son point de vue. Il vient au Cheval Blanc depuis cinq ans. “Il y a beaucoup d’européens dans le bar, mais on s’y sent accepté parce qu’on a tous quelque chose à partager autour de la danse”. Mais la pause est de courte durée et l’hymne des Zazous résonne dans toutes les bouches au rythme du djembé de “Momo”. En plein dimanche après-midi, le Cheval Blanc exulte”.
Le Fiviana. Les vieux Fivois n’ont pas oublié le dancing de la rue de Bouvines, où la jeunesse lilloise venait prendre du bon temps. C’est là que Monique rencontre son mari. «J’ai épousé le premier garçon que j’ai embrassé. Maman a toujours dit que j’étais la plus sage des cinq enfants». Union de laquelle naîtra un fils, Sébastien. Et qui tournera en eau de boudin vingt-trois ans plus tard. Béni soit ce divorce-là, diront plus tard des générations de Wazemmois. C’est effectivement après cette séparation que Monique a eu la bonne idée de reprendre Le Cheval Blanc.
Monique, la maîtresse de maison !
Monique est née à Quend dans la Somme, il y a soixante huit ans. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est là qu’a été organisé le festival international du film grolandais entre 2005 et 2009. Enfance heureuse, “Je n’ai que des bons souvenirs”. Papa travaille à la SNCF, maman (Émilienne, dévoreuse de littérature à l’eau de rose) s’occupe des enfants, Christian le p’tit dernier, Josette l’aînée, et au milieu Georges, Chantal et Monique. Une bonne fée a dû se pencher sur le berceau de ce bébé joufflu. Ou alors, c’est que ses planètes sont bien alignées. Quand elle arrive à Lille, Monique voit dans La Voix du Nord une annonce : la faculté de médecine recherche une femme de ménage. Un chef de service a tout de suite un petit béguin pour elle. Monique ne sera pas technicienne de surface mais de laboratoire, “en immunologie”.
En novembre 1998, elle reprend donc Le Cheval Blanc, un bar-brasserie pas vraiment différent des autres à l’époque. Longtemps, Monique commence sa journée au labo (7h-14h) avant d’aller servir des chopes et des petits blancs aux clients du bistrot. Entre les petites bébêtes en matinée et les bêtes de foire en soirée, elle trouve son équilibre. Mais l’endroit prend vite une autre dimension et lui demande tout son temps.
L’intermittent du spectacle, le chirurgien, la patronne de bistrot, le boit-sans-soif, le déclameur, l’étudiant, le Wazemmois pure souche, le curieux… tout un petit monde commence à écrire les fameux dimanches du Cheval Blanc. Comme le Carnaval de Dunkerque, le Cheval Blanc gomme les catégories sociales Il y a même des gens qui habitent à La Réunion qui prennent régulièrement des nouvelles de ce qui se passe rue des Sarrazins. “C’est un lieu incarné”, résume Claude Vadasz, directeur du festival Wazemmes l’Accordéon et patron de Flonflons. “On a essayé de faire les choses dans la simplicité”, répond simplement, Monique.
Comme le Carnaval de Dunkerque, le Cheval Blanc gomme les catégories sociales
Comme dans une guinguette des bords de Marne, tous les prétextes sont bons pour demander aux Zazous de pousser la chansonnette. La patronne du bistrot le plus couru de Wazemmes qui tient un petit rôle dans “Effacer l’historique”, le dernier film de Benoît Delépine et Gustave Kervern, a reçu ses dernières années la visite de plusieurs grands noms du spectacle tels que Sandrine Bonnaire, Dominique Besnehard ou encore François Berléand.