Il y a 60 ans, pour la braderie, Wazemmes n’avait pas peur de faire la fête pendant quatre jours..
En 1912, les élus Lillois désirant donner aux festivités locales un attrait sans cesse renouvelé, divisèrent la ville en quatre secteurs, qui, à tour de rôle, furent chargés d’organiser l’animations des quartiers . Wazemmes – Esquermes, le plus dynamique des quartiers, à l’époque, fut désigné pour être le premier. 1912, reprise en 1919, 1923. En 1927, Jean Cibié aidé dans sa tâche par Henri Jooris, prit les choses en mains pour organiser, de l’avis des Lillois, les plus beaux cortèges de Lille. En 1939 on laissa la place au quartier St Sauveur en raison de l’exposition du progrès social. La guerre interrompit ces belles manifestations.Depuis la libération, les Lillois espéraient le retour de ces grandes fêtes populaires, et c’est en 1954 que la municipalité donna son accord et surtout des moyens financiers. Wazemmes – Esquermes fut choisi pour reprendre le flambeau, et comme s’écria M Masson, président de l’union Lilloise du commerce, le soir de l’inauguration du 4 septembre 1954 :VIVE LILLE et VIVE WAZEMMES-ESQUERMES.
Une innovation sensationnelle : La course à reculons.
Seul Michel Delanoy, commissaire aux fêtes du quartier, pouvait avoir l’idée de cette manifestation sportive farfelue et totalement inédite. Parcourir les 1800 mètres qui séparent la place Casquette de la place de la République, en courant, le dos tourné. Vingt deux concurrents intrépides, dont une femme, ont pris le départ : sportifs habitués des courses à pied, jeunes intrépides des rues d’Iéna et d’Arcole, plusieurs ouvriers du quartier, plus tout jeune, ayant conservé quelques illusions sur leur résistance à l’effort prolongé. à la hauteur du marché couvert, le classement était pour ainsi dire établi. Luc Dansette, d’Armentiéres, et Lazarre Vuylsteker du vieux Lille avaient pris la tête, et malgré quelques dérapages et chutes provoqués par des passants distraits, l’ordre ne changea plus jusqu’à l’arrivée. Les deux premiers séparés d’un demi mètre à l’arrivée, avaient parcouru le trajet en huit minutes exactement, à la vitesse incroyable de 13 km 500, à l’heure. Le benjamin de l’épreuve, Jules Romain âgé de quatorze ans arriva cinquième. Notre seule concurrente, Jeannette Delbecke termina l’épreuve en quatorze minutes.
Le Grand Cortège Carnavalesque de la braderie 1954.
Ce dimanche 5 septembre 1954, le ciel était gris et menaçant, mais pas au point de décourager la foule qui se pressait le long des rues d’ Esquermes, Gambetta, place de la République, Inkerman, des Postes, Henri Kolb, de Flandres, Sarrazins, Jules Guesde , Montebello, Grimarets, et Lafargue. La fanfare de La Madeleine ouvrit le cortège avec les grosses tètes du carnaval de Nice ; suivaient les joyeux Mariniers d’Ostende, les Gilles de la Mer ayant troqué leur célèbre coiffure pour des énormes poissons, les vrais O’Gustes de Gand, les Gais Moissonneurs et surtout les jolies Moissonneuses, les Volendammers Hollandais dans leur costume de velours multicolore et bien d’autres groupes carnavalesques. Pour terminer cette parade, une caravane publicitaire défila dans un incroyable tintamarre. Le soir eurent lieu de nombreux bals et concerts dans toutes les rues du quartier.
La Braderie Automobile
La journée du lundi fut marquée par la traditionnelle braderie, et cette année là, avec pour la première fois, un espace réservé boulevard Montebello aux voitures d’occasions. Ce qui attira la foule. (Pour 30 000 fr une magnifique Delage 6 cylindres et pour 35 000 fr une Chenard et Walker).
Jihem