Une rencontre rapide et néanmoins très chaleureuse avec Jean Louis Callens, le responsable de la Fédération du Nord du Secours Populaire Français, et avec Magalie Mienné, responsable du secteur partenariat.
– Rapide, car M Callens, qui arborait une cravate avec un logo chinois, devait recevoir une délégation… chinoise.
– Rapide, car dès notre arrivée au siège 20 rue
Cabanis à Fives, Jihem et moi avions pu constater l’effervescence et l’ampleur des tâches ; une vraie ruche !
Le partenariat avec David Pocher, le patron du magasin E. Leclerc de Fives, et des magasins de Wattrelos et Templeuve, a commencé lors de la réception des enfants venus de Tchernobyl à qui on offrait des fruits. Ensuite, l’annonce de la suppression prochaine de l’aide alimentaire européenne aux plus démunis a conduit le Secours Populaire à chercher d’autres sources de ravitaillement. Cette aide européenne est en effet vitale ; elle finance avec l’aide publique nationale près de la moitié des distributions, l’autre moitié étant assurée par les dons des particuliers et des entreprises privées. Heureusement, après une bataille de trois ans, la bonne nouvelle est arrivée courant décembre 2013 : l’Europe reconduit le budget du Fonds d’aide pendant sept ans, soit 500 millions d’euros annuels dont 70 millions pour la France. Néanmoins, ce budget à montant constant ne correspond pas aux besoins qui ont explosé ! En France, plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et 4 millions viennent chercher de la nourriture auprès d’associations. Face à ce raz de marée de la pauvreté, le partenariat avec le patron des établissements E. Leclerc de Fives a été le plus spontané : chaque jour, un camion va charger dans les trois magasins les fruits, légumes et produits proches de la date limite de consommation pour les distribuer aussitôt. Ces produits frais sont en effet essentiels car ils complètent les produits européens de nature différente (pâtes, conserves…) Cette aide, même si elle est en partie défiscalisée, traduit la volonté de participer à un effort collectif à l’égard des personnes en difficulté ; elle participe aussi à la prise de conscience du gaspillage et évite de jeter des produits qui pourraient être glanés dans des conditions de sécurité alimentaire non assurées. Avant de bénéficier de l’aide, les personnes sont reçues et après examen reçoivent une carte d’accès. Une participation mensuelle de 13 euros leur est demandée et, en contrepartie, elles reçoivent un chéquier qui leur permet de choisir des aliments. Cette carte les autorise aussi à aller acheter d’autres produits au marché solidaire, une supérette récente où sont proposés des produits à très bas prix.
L’accueil alimentaire permet aussi de sensibiliser ces personnes aux problèmes de santé ; l’an dernier, 387 bilans de santé ont été effectués par l’Institut Pasteur et 1 100 dépistages de diabète ont été réalisés. Des médecins bénévoles viennent aussi assurer une permanence le mercredi. Le Secours Populaire accompagne aussi sur le plan administratif, du logement, du conseil… D’une manière générale, le Secours recherche des partenariats et des bénévoles dans tous les domaines : ainsi, la Fédération du commerce leur donne la disposition d’un chalet au Marché de Noël, un salon de coiffure sera prochainement ouvert un jour par semaine…. Les exemples dans le domaine de la culture et des vacances existent aussi : chaque année, le Zénith accueille 5 000 personnes, des places de spectacle sont offertes par le théâtre Sébastopol, la Comédie de Lille, le Colisée de Roubaix…. Des places dans des centres de vacances sont proposées par des comités d’entreprise, par la société Kinder…. Un partenariat avec l’ensemble des Centres Leclerc du Nord, à l’initiative de M Pocher, est aussi en cours d’élaboration.
Bref, le Secours Populaire est sur tous les fronts : à Lille, 63 salariés et 100 bénévoles, 29 contrats d’avenir financés par l’Etat et la Région et malgré les partenariats et aides, le fossé continue à se creuser entre les moyens et les besoins. Le sujet est si vaste que la Gazette de Lille reprendra contact avec les responsables du Secours Populaire Français qui a aussi une forte action à l’internationale.
UNE RENCONTRE
Vers la mi janvier, je rencontrai pour la première fois David Pocher, directeur du magasin E. Leclerc pour lui parler de notre journal. Après lui avoir expliqué le pourquoi, le comment, le futur de La Gazette de Lille, j’en suis venu dans la conversation, à lui parler d’un projet qui me tenait à cœur, faire customiser des boites de conserve par des artistes, pour les échanger contre des boites de conserve pleines, au profit des RESTOS DU COEUR.
Et pour clore cette exposition, offrir aux bénéficiaires des Restos un repas festif, musical et bon enfant.
– Intéressant me dit-il, nous pouvons vous aider. C’est à dire que pour la viande, le pain, les boissons, il n’y a pas de problèmes, pour les légumes et les desserts, c’est un peu plus compliqué.
– Envoyez moi la liste de vos besoins, je ferai préparer tout ça.
En à peine 20 minutes de conversation, j’avais rencontré la générosité désintéressée.
Merci Monsieur David Pocher.
JIHEM
Président de l’association
WEEKEND’ARTISTES.