Maurice Dagbert, l’homme qui calculait plus vite que son ombre

Voici une énigme posée par Inaudi, le Maître italien du calcul mental, au jeune Dagbert en 1930.

« En supposant que les heures ne contiennent que 37 minutes 1/2 et que chaque minutes
comprenne 96 secondes, combien y a-t-il de secondes dans 24 ans,
compte tenu des années bissextiles ? ».

Réponse en bas !

Maurice Dagbert était capable de résoudre les problèmes les plus complexes, d’effectuer les calculs les plus compliqués à une vitesse qui dépassait l’entendement. Maurice Dagbert reste le plus grand calculateur mental de tous les temps.
Maurice Dagbert, a vécu une grande partie de sa vie dans la banlieue lilloise, rue du général de Gaulle, à Mons-en-Baroeul. Mais, la plupart du temps, il n’était pas là. Sa vie se déroulait dans les trains, dans les avions et dans les salles de spectacle qui accueillaient son numéro de calculateur prodigieux. Il était né à Calais, le 6 juin 1913, dans le quartier populaire de Saint-Pierre. A l’école primaire ses rapports avec l’instituteur ne sont pas excellents. Le jeune Maurice met une fraction de seconde à résoudre les problèmes que l’enseignant avait mis plusieurs heures à imaginer. « C’est un tricheur ! C’est
sûr ! », d’autant plus que l’élève ne daigne jamais fournir au maître le raisonnement qui l’a amené à ce résultat ! S’il l’avait fait, cela n’aurait rien arrangé ! Bien plus tard, lorsqu’il était déjà devenu une grande vedette internationale, Il confia à un journaliste :
« Une suite de chiffres, c’est pour moi comme une mélodie. » Une autre fois, à l’Académie des sciences, il proposa : « En fermant les yeux, je vois les chiffres apparaître. J’utilise dans mes calculs des règles purement empiriques dont je ne m’explique pas les raisons. » Tout est clair ! Peut-être qu’aujourd’hui on parlerait de cas d’Asperger pour qualifier les performances du jeune garçon mais cette hypothèse médicale n’a rien de certain. Dagbert fournissait une explication très différente pour expliquer son don extraordinaire : « Chaque enfant de 10 ans, à l’esprit ouvert, bien entraîné, pourrait obtenir les mêmes résultats », affirmait-il. Maurice Dagbert imaginait le Monde à son image, mais il était unique en son genre. Il était et restera un grand mystère.

Très jeune, il quitte l’école où il s’ennuyait à mourir. Bientôt, le voici comptable dans une Sucrerie de la région. Aligner les chiffres de l’Entreprise est une tâche ridiculement facile. Maurice Dagbert s’ennuie à nouveau. Il apprend le solfège et le violon. Il devient le meilleur violoniste de l’Orchestre des Arts de Calais, mais il est encore loin d’une carrière internationale. C’est ainsi qu’un beau jour de 1930, Maurice Dagbert, accompagne, archet à la main, le fameux calculateur italien, Inaudi qui se produit au « Grand Théâtre » de Calais. Le mathématicien avait mis au point un spectacle basé sur le calcul mental qui rencontrait un grand succès. Le jeune homme est très étonné que le public puisse applaudir des performances qui, pour lui, sont de la routine. Le violon sous le bras, il se précipite dans la loge de l’artiste pour lui exprimer son intérêt pour le spectacle qui vient de se dérouler et le Calcul mental. Inaudi, alors âgé de 63 ans est touché de rencontrer un jeune confrère débutant. Il le teste en lui posant quelques épineuses énigmes. Ce fut le point de départ d’une nouvelle carrière. Maurice Dagbert fut pendant quelques temps l’assistant du vieil homme et y apprit les rudiments du spectacle. Au milieu des années 1930, il produisait son propre show avec un succès très honorable.
Pendant la seconde Guerre mondiale, prisonnier en Allemagne, il profite de ces années de captivité pour s’entraîner d’arrache-pied et pour imaginer de nouveaux Numéros. À la libération, il est prêt à entamer une nouvelle carrière. Il devient vite la coqueluche des salles de spectacle et acquiert une notoriété universelle. La presse de l’époque ne tarit pas d’éloges pour commenter les prestations de Maurice Dagbert : « Énigme du siècle, phénomène du calcul mental… » ; « Doué d’une mémoire prodigieuse, il l’est aussi d’une intelligence et d’une puissance de raisonnement qui confondent l’imagination » ; « Ce n’est plus un mathématicien, c’est un jongleur… » ; « Il vous dit en clignant de l’œil combien de secondes vous avez vécu. » Robert Diligent (frère de l’ancien maire de Roubaix et créateur de Télé-Lille, puis de la radio RTL) raconte : « À ses grands talents de calculateur s’ajoute une prodigieuse mémoire. On comprend l’enthousiasme provoqué en France, en Belgique, en Suisse ou en Italie. Au théâtre lyrique de Milan, 3 000 spectateurs le rappelèrent sept fois sur scène. Aussi bien que Caruso ! », lui avait confié le directeur du théâtre. (Nord-France, 1952).

Dans son quartier, les habitants de sa rue, qui lisaient les journaux, n’ignoraient pas les dons de ce voisin extraordinaire. D’autant plus qu’il avait pour habitude de présenter un bout de son spectacle, à leur intention, dans la salle paroissiale . C’était tout à fait une autre ambiance que celle de la Scala de Milan ! Mais ce qu’ils retenaient surtout de lui, c’était le voisin affable, toujours prêt à échanger sur les sujets du quotidien. Maurice Dagbert, était un jardinier redoutable. Il faisait pousser les plus belles salades et les plus beaux poireaux de la rue. Parfois, il s’absentait quelques jours pour retourner dans son Calaisis, où il pratiquait la pêche en mer ! Ses prises, ramenées comme des trophées, impressionnaient, rue du général de Gaulle, encore plus que ses capacités en mathématiques. A la fin de sa vie il a rejoint Tortefontaine, dans la région d’Hesdin pas très loin de la mer du Nord qu’il aimait tant. Le jardinier, pêcheur, musicien, saltimbanque, mathématicien hors-pair, a laissé un souvenir respectueux et ému à tous ceux qui l’ont cotoyé…

Alain Cadet raconte….

Réponse :

• Il fallait trouver 757.382.400
Le jeune Dagbert (17 ans) n’a mis que quelques secondes pour énoncer la solution.

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