Les 14, 15 et 16 juin, le Palais Rameau accueillera le salon solidaire d’art contemporain du Secours Populaire. Un événement culturel désormais incontournable qui réunit 130 artistes.
Comme toutes les belles histoires, celle de Solid’Art commence par une rencontre, celle de deux amis dont les noms ne vous sont pas inconnus : Jihem et Florian. Artiste engagé, Jihem a l’idée un peu folle d’organiser un événement fort et solidaire autour des talentueux artistes de la région. Déterminé à la réaliser, il se rend au Secours Populaire du Nord. Là, il rencontre Florian Neveu. Ensemble, ils imaginent un salon d’art contemporain qui permettrait aux plus démunis de partir en vacances. Comment ? En exposant les œuvres d’artistes locaux, connus ou émergents, dont une partie de la vente serait reversée à la « Campagne Vacances » du Secours Populaire.
Comme toutes les grandes idées, celle-ci demande beaucoup de travail. Mais grâce à une détermination sans faille et une bonne dose d’huile de coudes, elle voit le jour en 2015…à l’occasion du 70ème anniversaire du Secours Populaire. Une première édition qui permet déjà de récolter l’équivalent de 1783 journées de vacances. L’aventure Solid’Art est lancée.
Juliette Courtois
Les membres du jury :
- Bruno Gaudichon,
Président du jury, conservateur du musée La Piscine. - Jean-Marc Fiey,
dit Jihem, Artiste. - Thierry May,
Commissaire-priseur. - Florian Neveu,
Coordinateur de Solid’Art. - Delphine Rousseau,
Conservateur au Palais des Beaux-Arts de Lille. - Marc Verly,
Fondateur de la FIMAC (club d’investissement en art moderne).
A chaque édition, peintres, street-artistes, photographes, sculpteurs, plasticiens, sérigraphes et dessinateurs se mobilisent pour y participer. Pour sa 5ème édition, le salon s’est doté d’un comité artistique chargé de sélectionner les participants, un gage de qualité pour ce salon pas comme les autres. Salon qui peut compter sur l’engagement continu de nombreux partenaires. Des stands aux catalogues, du service traiteur à la communication, de la salle au mobilier, chaque détail est un don, un témoin de cette tradition de générosité qui caractérise le Nord.
Un engagement de tous qui porte ses fruits puisque chaque année les visiteurs sont toujours plus nombreux. A chaque édition, les allées du Palais Rameau bouillonnent et bourdonnent. Ici, on se rencontre, on découvre, on partage et surtout on offre du bonheur à ceux qui en ont le plus besoin. A Solid’Art, il n’y a pas de grande, moyenne ou petite œuvre, simplement des œuvres qui, une fois achetées, permettent de faire partir des enfants et leurs familles en vacances.
L’année dernière, Solid’Art a ainsi permis de financer 3 000 journées de vacances. Un beau chiffre, mais on peut toujours faire plus. Alors les 14, 15 et 16 juin prochain, transformez-vous en collectionneur solidaire et devenez l’un des héros de l’aventure Solid’Art
Bruno Gaudichon, président du jury
“Grand merci au Secours Populaire d’avoir initié cette rencontre et cette promesse de solidarité autour du beau mot de Culture et de la valeur essentielle qui reste, dans notre société et dans nos vies, celle de l’Humain”
Cette année, la présidence du comité artistique a été confiée à Bruno Gaudichon. Un rôle que le conservateur du Musée de la Piscine à Roubaix a endossé avec fierté. Même si la tâche a été ardue. Le comité a reçu plus de 300 candidatures pour seulement 100 places ! Un choix parfois cornélien. D’autant qu’il ne s’agit pas d’une exposition traditionnelle, mais d’une expo-vente destinée à récolter des fonds. Il fallait donc trouver le juste équilibre entre grand public et collectionneurs d’art, sans jamais renoncer à l’exigence de qualité. Un défi relevé haut la main !
Voilà qui n’est guère étonnant lorsque l’on connaît le parcours de Bruno Gaudichon, homme aussi généreux que discret, à l’origine d’un des plus grands succès de la métropole lilloise : celui du Musée de la Piscine.
Jef Aérosol : artiste au grand cœur
Pour sa 5ème édition, de bonnes fées se sont penchées sur Solid’Art…dont le légendaire artiste-pochoiriste Jef Aérosol, qui en est non seulement le parrain, mais qui en a également réalisé l’affiche.
Comment ne pas être ému par cet enfant rêveur entouré de papillons symboles d’évasion et de liberté ? Et que dire de ces billets de train annonciateurs de futures vacances inoubliables ? On doit d’ailleurs cette idée des billets à l’agence de communication Nikita, l’une des autres bonnes fées du salon !
Mais revenons à notre artiste-pochoiriste installé à Lille depuis plus de 30 ans et dont les œuvres ont fait le tour du monde. Si Jef Aérosol renouvelle chaque année son engagement aux côtés de Solid’Art, c’est d’abord parce que l’enfance et le voyage sont des thèmes qui lui sont chers ; mais c’est aussi et surtout pour l’atmosphère de ce salon pas comme les autres qui demande un engagement total. « Ici, il faut tenir son stand et prendre le temps d’échanger avec le public. On s’investit physiquement et émotionnellement avec pour seul but de récolter le plus de journées de vacances possible ».
Et cette année, on peut dire que l’artiste donnera doublement de sa personne lors de performances étonnantes. On ne va pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise de la découverte, mais sachez que le vernissage sera l’occasion d’un dialogue pictural et musical entre Jef Aérosol, l’harmoniciste Xavier Laune et le célèbre batteur Félix Sabal-Lecco, Féfé pour les intimes. Une performance tout en rythme et en générosité à ne pas manquer.
L’eldorado de Philippe Hollevout
Etonnant et coloré, le parcours street-art d’Eldorado Lille 3000 vous fait découvrir la métropole lilloise autrement…comme à Wambrechies, où au pignon du 20, rue du Général Leclerc, vous attend une fresque à ne pas manquer. Cette peinture luxuriante et colorée, c’est à l’artiste Philippe Hollevout qu’on la doit.
Sous des airs d’éternel adolescent un peu boudeur, se cache un artiste franc, sincère et généreux dont l’œuvre colorée et émouvante, proche de l’art modeste, révèle une subtile complexité. Quelle que soit la forme d’art choisie – Philippe Hollevout sait tout faire (peinture, dessin, BD, vidéo, musique…) – l’important est de captiver le spectateur, de raconter une histoire et de provoquer surprise et étonnement. La capacité à se surprendre et à se réinventer est ce qui motive Philippe Hollevout. Loin d’être un artiste solitaire enfermé dans son atelier, Philippe Hollevout arpente et vit le monde et c’est cette vie, avec son lot d’aléas, de hasards et de rencontres, qui nourrit son œuvre. D’ailleurs, pour parler de lui, l’artiste parle surtout des autres, en particulier de sa famille et de ses amis qui l’inspirent au quotidien. Comme Lucien, son petit garçon, qui est au cœur de sa fresque de Wambrechies.
De son enfance passée en Afrique, il a conservé une passion pour l’art de la fresque et surtout cette idée que la peinture peut être jolie et utile, et qu’il n’y a nul besoin de la sacraliser. Au contraire, il faut s’en servir pour faire passer son message au plus grand nombre. Une culture vibrante, un langage didactique, l’utilisation des trois couleurs primaires qu’il mélange au gré de ses envies et qu’il cerne aux noir et blanc, un rapport physique, quasi charnel à cette couleur qu’il faut appliquer vite et sur de grandes surfaces, une grande liberté…c’est tout cet héritage africain qu’il retranscrit dans ses fresques et dont les masques sont ici les témoins.
Tout est propice au renouveau et à l’espoir
Et c’est ici, dans le Nord, qu’il a construit sa vie et sa carrière – il a notamment habité à Wambrechies, sur le bateau l’OVNI, qu’on aperçoit sur la fresque aux côtés d’autres symboles de la ville – et ce, sans jamais se laisser enfermer dans des cases. Tous ses projets doivent être porteurs de sens et dire quelque chose du monde. C’est ça l’engagement de l’artiste, donner à voir le monde dans sa complexité. Comme dans cette fresque qui représente tout à la fois un monde en train de disparaître avec la destruction de la nature et des espèces sauvages, et un autre monde en train de renaître sous l’impulsion des enfants.
Chez Philippe Hollevout, rien n’est objet de tristesse ou de nostalgie, mais tout est propice au renouveau et à l’espoir. Rien d’étonnant à ce qu’il se passionne tant pour les pays et lieux en construction, où tout est en devenir et donc possible.
Donner à voir le monde tel qu’il est tout en offrant une alternative colorée et étonnante, voilà la force de l’œuvre de Philippe Hollevout. Bien sûr, on pourrait lui reprocher une certaine simplicité ou naïveté…mais pourquoi bouder son plaisir de découvrir et vivre un art pensé pour tous ?
Juliette Courtois
Béni-Art, L’art de la couleur et de l’émotion
Née en Iran, Béni-Art arrive à Lille avec sa famille à l’âge de 14 ans. Un choc culturel pour la jeune fille. Mais très vite, elle se prend d’affection pour sa région de cœur et saisit toutes les opportunités qui s’offrent à elle.
Touche à tout et curieuse, Béni étudie le droit, le design, pratique pendant un temps la décoration et l’architecture d’intérieur, et s’essaiera même à la coiffure…avant de tout quitter pour se consacrer à la peinture, sa passion de toujours.
Férue de philosophie, de littérature, de poésie et d’histoire, Béni nourrit son travail de ses recherches permanentes et de son héritage persan. Apprendre toujours, se découvrir sans cesse, telle pourrait être la devise de cette travailleuse acharnée. Son style évolue au gré des défis qu’elle se lance, impossible donc de le définir. Mais ses valeurs – partager, émouvoir, créer du lien – sont, elles, immuables et lui permettent d’abolir les frontières entre un monde de l’art encore trop souvent élitiste et le grand public. Ses peintures colorées, vibrantes et vivantes provoquent une émotion brute, vraie et nul besoin d’être expert pour la ressentir. Perfectionniste, Béni travaille toujours ses peintures en trois temps. Il y a d’abord l’esquisse, puis le photomontage -sorte de digital painting réalisé sur tablette -, et enfin la peinture sur toile. Certains artistes passent sous silence cet emploi des technologies numériques, Béni, elle, l’assume pleinement. Cette étape lui permet de développer toutes ses idées, et ses photomontages sont déjà des œuvres en soi. Mais rien ne lui procure autant de joie que l’étape de la peinture sur toile, créant un rapport quasi charnel à la matière. Face aux couleurs, aux harmonies, aux tons qui se créent sous ses yeux, elle redevient l’enfant qui dessinait partout sur les murs de la maison familiale.
Ses peintures, souvent des portraits de grandes figures mythologiques, historiques ou culturelles, interrogent notre rapport au passé, au monde qui se virtualise et à notre dualité d’homme, balançant sans cesse entre ombre et lumière. Une œuvre dont la complexité se révèle toute en subtilité dans chacune de ses peintures. Mais n’en dévoilons pas davantage…à vous de le découvrir.
Son rêve ? Réaliser une fresque dans Lille. Une œuvre pour recréer du lien et du sens entre la ville et ses habitants. Où, quand et sur quel sujet ? Elle ne le sait pas encore…mais une chose est sûre, ce sera grandiose, colorée et émouvant !
Artiste à l’âme d’enfant, fascinée par la découverte d’autres lieux et d’autres cultures, Béni-Art se sent naturellement proche des valeurs et objectifs de Solid’Art. De sa première participation l’année dernière, elle garde le souvenir de rencontres enrichissantes et émouvantes avec les artistes et surtout le public. Une expérience qu’elle a hâte de recommencer cette année encore.
Richard Vanlerberghe : chef d’entreprise engagé
Sans doute avez-vous entendu un spot radio ou vu une affiche annonçant la tenue prochaine du salon Solid’Art…et bien sachez que derrière tout cela se cache l’agence Nikita, spécialisée dans la communication et la publicité.
En 2018, l’agence s’était engagée aux côtés de Jean-Loup Lemaire et de sa Tente des Glaneurs, et cette année, c’est pour Solid’Art que toute l’équipe s’est mobilisée. Objectif ? Permettre à ce salon solidaire unique en son genre de prendre son envol en lui fournissant les bons outils et styles de communication. Le credo de l’agence est simple : révéler ce que les marques font de mieux pour avoir un impact positif sur la société. Solid’Art a donc été considéré comme une véritable marque ! Son message a été simplifié et sa visibilité accentuée pour permettre d’attirer le plus de visiteurs possible. L’agence a également tout mis en œuvre pour que le concept puisse être facilement décliné et ainsi perdurer. Pour Richard Vanlerberghe, s’engager pour faire vivre la solidarité est une évidence. Qu’on se le tienne pour dit ! Il s’investit ainsi dans de nombreux projets associatifs, comme Pour toi, l’entrepreneur, réseau de chefs d’entreprise qui s’installe dans les quartiers pour y gommer les inégalités et y révéler et aider les entrepreneurs de demain. Une manière pour lui de redonner ce qu’il a reçu et de créer des projets qui font sens. Mais Richard Vanlerberghe est aussi un artiste –un aquarelliste pour être précis- qui exposera ses œuvres à Solid’Art pour la deuxième année consécutive. Inspiré par les grands maîtres anglais du XVIIIème siècle, il réalise des aquarelles d’une très grande subtilité. Ses sujets de prédilection ? Les paysages et horizons dont la contemplation invite à la méditation. Des œuvres d’une légèreté et d’une finesse remarquables qui sont pourtant le fruit d’un travail nécessitant maîtrise et contrôle. En aquarelle, il n’y a pas de repentir, on ne peut rien gommer. C’est cette tension entre l’émotion brute ressentie et le contrôle nécessaire à sa retranscription que Richard Vanlerberghe aime par-dessus tout. Mais l’artiste sait rester humble. Il ne prétend pas révolutionner quoi que ce soit, mais en se faisant plaisir, il espère pouvoir toucher le spectateur. Et si la visite à Solid’Art vous a donné envie d’en savoir plus sur l’univers de l’aquarelle, sachez que l’association Aquarellistes en Nord, dont Richard Vanlerberghe est un membre actif, organise une biennale des aquarellistes à l’Hospice d’Havré. L’occasion de découvrir l’incroyable richesse de courants de cet art majeur qu’est l’aquarelle. Alors rendez-vous au Palais Rameau pour découvrir l’univers poétique de Richard Vanlerberghe.