Alexandre Bloch, portrait d’un chef
Il arrive et s’excuse courtoisement, s’assied sans façon sur un canapé grenat dans cette loge aux lumières crues.
Est-ce son allure de Tintin angevin lunaire, cheveux longs dressés sur le crâne, large front et yeux rieurs ? Est-ce sa grande jeunesse sur laquelle repose désormais la suite de la saga de l’Orchestre National ? En tout cas, d’entrée, on le trouve sympa.
Ou est-ce cette énergie maîtrisée mais qui affleure dans chaque mot, chaque sourire? Un de ses mots c’est bien l’énergie. Celle qu’il fait naître dans le groupe et les sous-groupes de l’orchestre, qu’il nomme aussi « une somme d’affects, parfois divergents, une utopie ».
Cette énergie, il l’accompagne et la canalise. Il sait que c’est par elle que s’atteint graduellement l’excellence du concert. Il a compris ceci : autant que la musique, c’est cette trace d’énergie qui restera, indélébile, dans le cœur des spectateurs.
Projets, voilà un autre mot-clé d’Alex Bloch. Concerts participatifs, interventions de la salle par messages envoyés sur écran géant depuis les smartphones pour orienter le jeu de l’orchestre, partage avec des artistes emblématiques d’autres disciplines, ouverture de répétitions à certains publics… c’est en gestation, un peu mystérieux, mais bon, on fait confiance au chef.
Quand on lui demande s’il écoute de la variété française, il rit. Il n’est pas plongé soir et matin dans la musique symphonique. Il cite Brassens, Aznavour, Polnareff, Fugain et Herbert Pagani, et pour l’outre- Atlantique, Aretha Franklin, Armstrong, Cuba, la salsa…rien de bien décoiffant, « classique », serait-on tenté d’écrire, il secoue ses cheveux, que de la bonne facture, que des valeurs sûres. Là aussi on le rejoint.
Il prend congé, répétition, puis concert, mille réglages.Sur le perroquet pendent ses habits de scène, on remarque la chemise violette, la couleur qui pour les Impressionnistes exprimait mieux que nulle autre la lumière du soir. Plus décoiffant, moins mainstream ! Il nous quitte sur une poignée de main, les échanges ont conforté les premières impressions. Vraiment sympa, ardent et mesuré à la fois, suscitant la curiosité, tête bien faite et pas grosse tête, Alexandre BLOCH n’a pas le melon, on lui souhaite que du bon ! Alors en 2017, aux concerts, citoyens ! tous ensemble, tous ensemble, tous ensemble a L’O.N.L
Le talent et la jeunesse
Lauréat du prestigieux concours Donatella Flick et Talent Adami en 2012, Alexandre Bloch 31 ans, est l’un des représentants les plus brillants de la nouvellee génération de chefs d’orchestre.
Jean-Claude Casadesus
À 80 ans Jean Claude Casadesus a estimé qu’il était temps pour lui de passer la main. Celui qui a tant donné à l’orchestre national de Lille pendant 40 ans, 35 disques et des tournées dans 31 pays, qui a entraîné les gens du Nord dans les projets musicaux les plus ambitieux, passe le relais à Alexandre BLOCH un jeune chef de trente et un ans, un maître, UN MAESTRO.