Les nouveaux livres des Ecrivains des Hauts-de-France
Abdelkrim SAIFI
Si j’avais un franc –
Ed Anne Carrière – 290 p – 20 €
Dès l’aube, Korichi se dirige vers l’usine d’Haumont avec des centaines d’ouvriers. La douleur de l’exil ne se dissipe pas depuis qu’il a quitté l’Algérie en 1948, mais il doit continuer, accumuler les jours de travail pour couvrir les dettes d’une famille de dix enfants, et espérer donner à ces derniers la chance d’une autre vie. Après l’usine, il trouve du réconfort au café, où les communautés de travailleurs immigrés commentent l’actualité et organisent la solidarité. Rayonnante même dans le dénuement et l’adversité, Yamina élève leurs enfants dans un entre-deux complexe : son rêve d’un retour au pays natal se mêle à la détermination de les voir s’intégrer et réussir, et peut-être embrasser l’idéal républicain. À travers une déambulation dans l’histoire française, de la guerre d’Algérie aux soubresauts du XXe siècle, Si j’avais un franc appelle à réfléchir aux questions d’identité et d’intégration.
Mêlant intime et politique, cette autofiction familiale lumineuse donne voix à ces femmes et ces hommes de l’immigration algérienne qui ont subi l’exploitation et le mépris, et rend hommage à un père et une mère condamnés malgré eux à l’héroïsme
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Dominique LAGROU-SEMPERE
Celle qui s’aime enfin –
Ed Flammarion – 224 p – 20 €
« Toscane s’est-elle un jour aimée ? A-t-elle pris le temps d’apprendre à s’aimer ou a-t-elle cherché désespérément à l’être, aimée des autres, pour pouvoir se dire qu’elle le mérite enfin, cet amour ? Et s’il était temps, pour elle aussi, de changer de mémoire, d’affronter cette vie qui la hante et la paralyse ? »
Toscane, la quarantaine, est une violoniste virtuose. Elle est brillante, lumineuse. Mais elle ne le sait pas et doute en permanence. C’est l’histoire de sa vie. Toscane a toujours eu le sentiment d’avancer comme une imposture. Et puis un jour, il y a Victor. L’ami qui traverse son existence depuis vingt ans va devenir, après le décès accidentel de son mari, l’amant bouleversant. Chacun traîne son lourd baluchon à ses pieds. Chacun va permettre à l’autre de retrouver le chemin de soi et le transformer en aventure prodigieuse.
Celle qui s’aime enfin est l’histoire d’une femme qui comprend que pour embrasser la vie, parfaitement imparfaite, il faut d’abord apprendre à s’aimer. Elle chemine de rencontres en révélations, transforme les maux en mots pour enfin dépasser ses souffrances et se libérer de ses fantômes. Bouleversante et contemporaine, elle est à la fois soumise et rebelle, sensible et forte, insupportable et merveilleuse, désordonnée et déterminée à vivre, celle qui s’aime enfin.
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Christine DESROUSSSEAUX
Dernière séance –
Ed Calmann Levy– 252 p – 19,50 €
Quand Dora, éternelle célibataire, apprend la mort de Serge Vergritz, son ancien psychanalyste, elle est stupéfaite, elle qui entretenait toujours avec lui de longues conversations imaginaires. Elle décide de se rendre sur sa tombe en Belgique pour un dernier hommage, mais rien ne se passe comme prévu et Dora se trouve, malgré elle, mêlée à une affaire de meurtre. Est-elle simplement au mauvais endroit au mauvais moment, ou a-t-elle quelque chose à se reprocher ? Surveillée par le séduisant inspecteur Vaneck, Dora devra démêler les mystères du présent et les réminiscences du passé afin de trouver la clé de ses névroses et peut-être la voie du désir. Un roman plein d’atmosphère sur les chemins tortueux de l’inconscient.
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Véronique BITOUZE
Ed Quadrature – 138 p – 18 €
Au fil d’une quarantaine de récits romancés, se dévoile un véritable tableau d’expériences partagées par nombre de femmes et de familles, quand devenir parents s’avère une aventure qui n’a rien de linéaire. Aventure qui se heurte à des difficultés et à des contradictions, qui est surprenante, joue des tours, ravit… ou pas !
“Le département maternité d’une clinique, c’est un pêle-mêle de récits de vie. On y rencontre mille mères, des fières-comme-des-paons, des presque-mères, des désirantes, des abimées, des-je-fais-de-mon-mieux, des impatientes, des courageuses, des bébés-mères, des perdues, des éperdues. Dans une maternité, la gravité et la légèreté se côtoient et nous font mesurer le prix de l’existence.”
MILLE MERES est un livre touchant, émouvant, drôle parfois, il est la vie : celle des femmes d’aujourd’hui.
Nicole DUPONT-PIERRART
Ed L’Harmattan – 252 p – 22€
Élizabeth de Gonzague, duchesse d’Urbino, vénérée pour sa vertu et sa bonté exemplaires, entreprend de remettre dans le droit chemin la très jeune Lucrèce, une enfant de treize ans élevée dans la cour dépravée des Borgia. Le pape Alexandre VI, père de la jeune princesse, ainsi que son frère César y règnent en tyrans, par la corruption, le vice et le meurtre, tous les moyens étant bons pour étendre le royaume de Dieu sur terre. La beauté surnaturelle de Lucrèce les conduira à l’utiliser comme instrument privilégié de leur stratégie politique pour négocier des alliances avantageuses. Dans cette lutte acharnée du bien et du mal, la madone, pure et intègre, pourra-t-elle sauver l’âme perdue de la sensuelle courtisane ?
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Dominique CATTEAU
Ed Nord Avril – 340 p – 15 €
Des graffitis sur des tableaux exposés au Louvre-Lens, deux morts suspectes… Le commissaire local est chargé de l’enquête. Mais, englué dans ses certitudes, il se voit imposer l’aide éclairée d’un grand criminologue parisien. Choc de cultures et rivalité arrogante produisent des situations burlesques.
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Marianne DISPA
La société des Livres retrouvés
Ed Nord-Avril – 248 p – 18 €
Quand François Courtine, célèbre journaliste aux Etats-Unis, reçoit une étrange lettre anonyme évoquant son père qu’il n’a pas connu, il décide de tout quitter pour rentrer en France. Les indices dont il dispose le ramènent dans la ville de son enfance, Lille. Le secret sur ses origines pourrait être lié à la Faculté de Lettres, abandonnée depuis un mystérieux incendie. Réussira-t-il à redonner vie à l’ancienne bibliothèque universitaire ? Par une expérience inédite de la lecture, il partira à la recherche de sa propre histoire en plongeant au cœur du passé de sa mère, prise au piège d’une relation interdite. Son enquête l’amènera à rencontrer des destins croisés ayant tous pour point commun : le goût de lire, celui qui apaise, celui qui sauve.
Un beau premier roman, dont l’intrigue se déroule au cœur de la métropole lilloise
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Jean-Marc DEMETZ
Edi : Avallon et Combe – 220 p– 19 €
Grand chef étoilé lillois, Éric Lallot traverse une passe difficile. Son restaurant perd de l’argent, ses créanciers ne lui font pas de cadeaux et sa femme vient de lui donner un fils avec six doigts aux pieds. Quand un notaire lui propose un pacte qui effacera toutes ses dettes, il n’est pas en situation de refuser. Il accepte de cuisiner pour un peintre américain pendant dix jours dans son château installé dans la Somme. Il ignore que ce château est celui de son village natal et que son retour au pays n’est pas dû au hasard. Quel est son rapport à ce château et à ses habitants ? Qui est ce peintre mystérieux ? Et que cherche-t-il ?
Entre thriller et recherche identitaire, Jean-Marc Demetz évoque la période marquante du déclin de l’empire textile du Nord de la France, dans ce roman sombre et mordant ponctué de bons moments de gastronomie.
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Stéphane AUCANTE
Bougainvillier Ed – 147 p – 15 €
Pendant trois ans, Stéphane Aucante a été directeur d’Institut français à Naplouse, la grande ville du nord Cisjordanie. Il y a vécu dans une ambiance musulmane traditionnelle, sans extrêmes. Manager, il a travaillé avec une équipe d’enseignants uniquement palestiniens ; les femmes y étaient plus nombreuses que les hommes. Programmateur, il a organisé des événements où les hommes venaient plus nombreux que les femmes ; dans la salle d’animation, les unes et les autres ne se mélangeaient pas. Professeur, il a enseigné le français ; dans ses cours, la parité était souvent respectée. Ces portraits au féminin, sont à la fois disparates et unies par cette question : qu’est-ce que la féminité dans une société qui voile les femmes et qui, aussi, punit pénalement l’homosexualité ?
Humblement, avec respect mais sans pathos, et même avec humour parfois, un peu de ce voile se lève ici à travers des textes sensibles et imagés qui nous font vivre, le temps de quelques pages, le quotidien tour à tour léger, poignant, lumineux ou inquiet, de Manar devenue Sukkar depuis qu’elle ne porte plus le voile, Maïssa qui a autant peur des animaux que des soldats israéliens, de Hadjé qui n’a jamais vu la mer au bord de laquelle ses parents habitaient, ou encore de Saïd qui pense qu’il n’a pas de futur puisqu’il préfère les hommes aux femmes…
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Didier PARIS
Ed Complicités – 174 p – 17 €
Le tournage d’un film à Dunkerque. Un skipper dunkerquois au départ du Vendée Globe. Des migrants quittant une plage pour tenter la traversée vers l’Angleterre, sur un small boat, et les bikers d’un réseau suprémaciste qui les agressent. Au milieu de tout cela, un SDF est retrouvé mort dans les dunes, à moitié carbonisé.
Qui est cet individu qui se faisait appeler Nemo, et dont on sait juste qu’il était figurant dans le film ? Dans cette nouvelle enquête menée par Verstraete et Weber, une piste conduit les policiers jusqu’à Avignon. Pourquoi ? Une journaliste, Laura Hazebrouck, enquête aussi de son côté. Et Nemo, qu’avait-il à voir dans tout ça ?