La lune comme soleil. Et la nuit interdite reprenait tous ses droits. Émerveillés, et shootés à la joie sans craindre l’overdose, enfin conscients des choses et de tout ce qu’elles valaient. Nous étions les étoiles déposées sur le sol, les comètes furieuses qui fendaient le grand vide en laissant derrière elles un scintillement de vie. L’univers était là, dans un bar échoué qu’on remettait à flot, heureux d’être poussières virevoltantes, fiers de sortir de nos orbites solitaires et pouvoir s’agréger pour former un monde nouveau.
Enfants du chaos. Ériger un grand mur a forgé notre hargne, et nous avons agrippé chaque pierre avec envie. La tempête est passée, les vagues ont tout tenté, mais nous nageons encore ou nous laissons flotter sur le dos comme des enfants l’été. L’écume qui s’invite sur nos corps en étoile ne nous ronge plus la peau, le ciel nous appartient, nous nous abreuvons de bleu et célébrons le gris, les nuages épinglés ne disparaitront pas et l’ombre qu’ils projettent ne nous refroidit plus, les profondeurs obscures qui portent nos carcasses ne peuvent plus nous faire peur.
Scolti