La Gazette des Arts : L’Institut pour la photographie, un nouveau lieu dédié à l’Art photographique
Situé dans le Vieux-Lille, au numéro 11 de la rue de Thionville, face à l’ancien domicile de Louis-Désiré Blanquart-Évrard, ce nouveau lieu ne manque pas d’ambition.
Si le grand public retiendra surtout ses expositions, le centre veut aussi être un lieu d ’ échange, d’expérimentation, de création, de recherche et d’édition afin de développer dans les Hauts-de-France – et même au-delà – la culture photographique.
Si vous ne connaissez pas déjà les premières expositions de l’Institut, dépêchez-vous ! Il a ouvert ses portes le 11 octobre et doit les fermer le 15 décembre. C’est que le lieu est en configuration provisoire avant travaux. Il ne réouvrira définitivement que dans le courant de l’année 2021.
Ces quelques dernières semaines ont connu une fréquentation prometteuse.
« Il vient des gens d’un peu partout et pour des motifs différents », explique Giulia Franchino, la responsable de la communication de l’Institut. « Certains habitent le quartier… d’autres, très loin. Il y a ceux que la photographie motive et ceux qui tentent la visite en simples curieux. J’ai même vu un couple d’anciens élèves, ravis de pouvoir visiter le lycée où ils se sont rencontrés. » Cet ancien hôtel particulier, avec son magnifique décor du XIXe siècle, abritait il y a peu le Centre d’information et d’orientation et auparavant, le lycée professionnel Édouard Lalo. Il subsiste une magnifique bibliothèque en chêne massif qui servira le futur travail autour du livre de l’Institut.
Pendant encore une bonne quinzaine de jours on peut découvrir à travers un seul thème, « Extraordinaire, regards photographiques sur le quotidien », sept expositions. La première est consacrée aux grandes figures de la photographie américaine : Leon Levinstein, Diane Arbus, Rosalind Fox Solomon et Mary Ellen Mark. Puis viennent les cartes postales du début du XXe siècle proposant une Amérique fantasmée ; les portraits du XXe siècle de Lisette Model ; les Portraits de famille de l’Allemand Thomas Struth ; la manipulation de négatifs de touristes chinois de Thomas Sauvin ; Home Sweet Home, un voyage dans l’intimité des intérieurs britanniques, des années 1970 à nos jours, et enfin, Laura Henno et ses images saisissantes de la cité perdue de Slabcity, au cœur du désert californien. Il est à noter que malgré ce thème américain, Laura Henno est originaire de la Région ce qui rejoint l’un des objectifs de l’Institut qui veut mieux faire connaître les artistes des Hauts-de-France.
Si L’Institut a pour vocation d’accueillir des expositions, ce ne sera pas sa seule mission. « Ce lieu a été imaginé en grande partie par Xavier Bertrand, le Président des Hauts-de-France et Sam Stourdzé le Directeur des rencontres d’Arles », poursuit Giulia Franchino. « Il s’agit aussi de préserver et valoriser la production photographique partout en France mais surtout dans les Hauts-de-France. Nous allons encourager la recherche et l’aider à trouver de nouvelles perspectives, sensibiliser à l’image photographique avec l’ouverture d’ateliers autour de l’image, valoriser le livre comme objet à travers notre bibliothèque mais aussi en participant à divers projets d’édition et bien entendu continuer à contribuer au rayonnement de la photographie à travers nos 1500 mètres carrés de salles d’exposition. » En 2021, pour ses premières expositions, l’Institut pour la photographie devrait proposer une rétrospective des photographes primitifs des Hauts-deFrance : Hippolyte Bayard, né à Breteuil sur Noye, en Picardie, mais surtout le Lillois Louis-Désiré Blanquart-Evrard dont l’hôtel particulier, au numéro 28 de la rue, fait face à celui de l’Institut pour la photographie.
Alain Cadet
En pratique :
entrée gratuite
Institut pour la photographie, 11 rue de Thionville ;
Jusqu’au 15 décembre : ouverture du mardi au Dimanche de 10h à 18h ; Nocturne le jeudi jusque 21 h (fermé le lundi)