Avec Renaissance, son nouveau spectacle, la comédienne et chanteuse franco-iranienne Kameliya Afshari offre aux spectateurs une mise à nu aux vertus cathartiques et fédératrices.
Etre libre
Sur scène, Guillaume Meunier, Antoine Meunier et Florestan Carmona, pianiste, contrebassiste et batteur, attendent son entrée. La voilà qui arrive, veste en cuir sur le dos, se lançant dans une interprétation enflammée de Born to be wild. Elle, c’est Kameliya Afshari, comédienne et chanteuse, qui, avec Renaissance, nous offre le film de sa vie dans une mise en scène enrichie d’étonnants effets sonores pensés comme des échos du passé, et soutenue par une bande originale, composée de chansons bien connues du public et de compositions personnelles, qui, interprétées en live, résonnent au cœur des spectateurs.
Pendant près d’1h30, entre drame et comédie, l’artiste se met à nu, se confrontant à une histoire personnelle dont elle n’occulte aucun aspect. Le délicat passage de l’enfance à l’âge adulte, les brutales transformations du corps, les injonctions et carcans familiaux et sociétaux qui écrasent, les relations familiales complexes, le poids de l’héritage, le rapport à la figure du père et à sa violence, les abus acceptés par un cerveau que le cœur ne contrôle plus… Alternant entre le jeu et le chant, Kameliya Afshari opère une mue, se débarrassant au fil du spectacle des chaînes qui l’entravent, faisant le deuil de son enfance et acceptant enfin ses fêlures d’où émerge la lumière. Durant cette transformation, l’artiste prend soin de ne jamais lâcher ni ses musiciens qui se font aussi comédiens dans des petites pastilles souvent très drôles (mention spéciale au pianiste-thérapeute), ni son public, qu’elle invite même à se lever et à chanter une étonnante reprise de la célèbre chanson Comme les Rois Mages !