J’fais quelques pas pour me tenir chaud. Des petits groupes arrivent encore à rire aux éclats, des étrangers curieux prennent quelques photos, filment un peu, et Adrien Quatennens discute paisiblement avec cette France insoumise que personne n’entend. Alors un sexa hurle : « Avant les coups de matraque, on va manger du chocolat ! », et il s’approche du stand Milka qui a vu là une belle occasion d’apparaître sur les images. J’fais quelques pas de côté pour éviter les badauds qui traversent la forêt de gilets clairsemée en direction rue de Béthune pour disparaître dans les soldes. Ils y arrivent sans peine. Y a pas grand monde à bien y regarder, et j’me dis que j’ai peut-être tout faux et que le pays va mieux que ce que certains en dise. Y aurait bien plus de gens dans le cas contraire, mais là, pas besoin de vue aérienne pour comprendre que les forces de police sont bien plus nombreuses que les personnes en colère.
Quelques coups de sifflets.
En marche
Le cortège avance timidement, escorté par une cohorte d’uniformes. Les premiers pétards claquent, quelques voix s’élèvent avec la fumée et s’évanouissent sur les 17 en noir qui ferment la marche. Cols remontés, pieds légers. J’évite de justesse un livreur de Deliveroo qui slalome dans la foule. Le jeune gagne son pain. Devant BFM, on attend les sushis. Un samedi après-midi comme un autre à Répu. Ça gaze ? Ouais, le pays va bien.