La Chronique de ZEF

Nous sommes dans une période où on aurait envie de rester dans son coin,
et laisser les autres se débrouiller entre eux.
Il y a un monsieur de l’autre côté de l’atlantique qui a des envies de maîtres du monde et un de l’autre côté qui essaie de lui démontrer que la sienne
est plus grosse. Ça m’a fait penser à cette vieille expression de chez nous :
chacun sin pain, chacun sin héring.

Cette expression s’utilise quand quelqu’un nous raconte les problèmes de quelqu’un qui a rencontré  un autre quelqu’un qui aurait dit qu’un certain Jules butte aurait
des soucis conjugaux.
A ce moment de la conversation, l’envie vous vient de rétorquer que vous en avez autant à taper que de la période de gestation d’un rhinocéros
(qui est de 15 mois et l’accouchement deux jours à cause de la corne qui passe pas), mais ça ne se dit pas. Donc vous dites : chacun sin pain, chacun sin héring.

Pour ceux qui ne parlent pas la langue, je traduis : C’est chacun son pain chacun
son hareng. C’est une expression qui marque une absence totale de solidarité
et très pratique au moment où vous sentez qu’on va demander votre participation pour filer un coup de main.Pour les déménagements, les problèmes financiers,
les soucis géopolitiques ou le départ  à la retraite de Martine Aubry : chacun sin pain, chacun sin héring.

C’est fort pratique et vous débarrasse de tout sentiment de culpabilité. Et pourtant cette expression est née de la solidarité, elle originaire de Boulogne
et de la côte d’opale en général. Au 13 ème siècle, la comtesse Mahaut
qui était très pieuse, avait décidé de faire don une fois par an d’un morceau de pain
et d’un hareng aux personnes les plus pauvres de son Comté. Et les gens repartaient avec chacun son pain et chacun son hareng.
Un petit peu d’histoire solidaire ça ne fait jamais de mal.

ZEF

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