le dénicheur de vinyle
Les connaisseurs les nomment « diggers », de l’anglais « to dig » qui traduit signifie « creuser/fouiller ». Le terme est plus spécifiquement attribué à tous les chercheurs de disques vinyles, le mot chercheur revêtant parfois un aspect quasi archéologique. Mais qu’est ce qui motive le « digger » ? la rareté ? le frisson de tomber sur la pépite du siècle ? Ou tout simplement le fait d’enquêter sur un groupe, de dénicher un titre oublié des charts ?
Un peu de tout cela sans doute, mais parmi toutes ces motivations conservons à l’esprit l’idée d’investigation, un mot bien à propos pour parler du disque du jour. Revêtez votre imperméable et jouez pendant quelques lignes le rôle d’enquêteur/découvreur.
Inspecteur, que faire en face d’un objet totalement inconnu ? Observez la chose et récoltez le maximum d’informations afin de bien définir le suspect. Voilà la démarche que peut réaliser tout bon dénicheur de disque. Rien que la pochette en elle même peut receler bon nombre d’indices, comme la facture ( papier ou carton vernis ), la présence de deux ou quatre titres, la police de caractère utilisée ou encore le travail graphique réalisé, soit autant de pistes à explorer.
Si le nom du groupe : « Assomper » reste plein de mystère, le nom des musiciens est clairement explicité : Hochede, Fayolle, Lefevre – puis Ducrocq qui est présent sur le centreur du disque. Il s’agit donc d’un quatuor. Quand à leur fonction ? Pas d’hypothèse. Réalisé au studio du Bras d’or sur le label JB music, ce deux titres ne donne cependant pas son année de production. Un numéro de téléphone à six chiffres avec l’indicatif (21) inciterait à penser à l’année 1985, année de passage au numéro de téléphone à huit chiffres.
Hormis ces informations, difficile d’en savoir plus, si ce n’est que le visuel stylisant un bon mur de briquettes, caractéristique qui porte bien à croire qu’il s’agit d’une réalisation du Nord de la France.
Passons à l’écoute. Sur le premier titre « Cambrioleur », Assomper se jette dans un mélange rock assez déconcertant, à la croisé improbable d’un Jean-Jaques Goldman qui aurait chanté avec Téléphone, sur une inspiration de Trust. L’influence de ces trois grands noms de la scène tricolore particulièrement actifs au début des années 80 confirment la datation de l’objet. En face B, nouvelle surprise avec « Hep attendez », un titre plus inspiré et des guitares plus tranchantes, rapides, presque heavy metal. Assomper apporte sa griffe au rock français traditionnel pour une piste plus originale et des textes plus engagés.
Quelles sont vos conclusions détective ? Conserverez vous ce disque en détention dans votre collection ou le remettrez vous en liberté ? Si vous souhaitez poursuivre les recherches, vous pouvez vous amuser à collectionner d’autres disques de chez JB music, guettez le petit carré rouge en coin de pochette, ceux ci se font discrets mais apparaîtront de temps à autres dans les bacs de votre disquaire favori.
SYLVAIN
NOTES EN BULLES – Disquaire – Libraire
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