J’ai rendez-vous avec : Marielle Rengot
Adjointe déléguée aux personnes en situation d’handicap.
Je sais déjà par mes recherches que le domaine de la santé et surtout celui de la petite enfance la passionnent. Elle arrive quelques minutes en retard en sprintant avec un grand sourire, coupe son portable et me fait la bise. Je suis donc de très bonne humeur…
Merci d’avoir accepté mon invitation. Votre dynamisme s’explique-t-il par votre adolescence ?
En grande partie, j’ai eu la chance d’avoir eu une enfance heureuse poussée par deux grands frères et stimulée par mes parents commerçants gérants d’épiceries coopératives.
En abusant un peu, pouvez-vous m’avouer une ou deux bêtises de cette période ?
Pour compenser mon très léger retard, pas facile de se garer, je vous en confie deux : la seule claque reçue de mon père pour mon premier flirt et le redoublement de ma classe de seconde. Je suis pardonnée ?
Bien sûr, vous étiez déjà pardonnée. Comment avez-vous commencé votre vie professionnelle ?
J’ai débuté comme éducatrice à l’aide sociale à l’enfance puis au Centre social du Vieux Lille où j’étais coordinatrice du centre de la petite enfance : crèche, garderie, ludothèque, lieu de parentalité. Puis, j’ai ouvert au Faubourg de Béthune le centre 1-2-3 Soleil.
Et ensuite ?
Après avoir réussi un Master de sociologie, je suis devenue Chargée d’études à l’Observatoire régional de santé.
Pouvez-vous m’expliquer le rôle d’une Chargée d’études ?
Les missions sont très diverses. J’ai réalisé des diagnostics de maisons de santé, écrit des rapports en santé publique comme sur la couverture maladie universelle CMU, sur l’accès aux soins, sur la pratique sportive…
J’ai constaté aussi que vous aviez de nombreuses activités
associatives ?
Effectivement, je suis membre fondatrice d’associations comme Avenir Enfance ou Ch’ti Ludo. La première propose des ateliers d’éveil et de création et la seconde assure des animations et des rencontres autour du jeu.
Et dans la danse ?
Oui, je remarque que je ne peux rien vous cacher ; J’ai fait de la danse classique pendant plus de 25 ans, aujourd’hui je suis présidente d’une compagnie Apsara qui présente des spectacles de danse et de slam pour petits et grands.
à titre professionnel, j’ai lu que vous aviez ouvert un cabinet ?
Oui, depuis trois ans, j’ai créé une agence de conseil et de management dans le milieu de la santé.
Au niveau politique, vous êtes aussi une femme active que Martine Aubry a intégrée dans son équipe municipale. Comment s’est nouée cette relation ?
Adhérente au parti socialiste, j’ai rencontré la Maire de Lille dans le cadre de l’ouverture d’un Centre de la petite enfance. Martine Aubry travaille dans le concret et cette démarche me correspond. Je me suis donc investie activement dans la campagne municipale. Ces dernières années, j’ai animé des groupes de travail de la commission santé au siège du PS rue de Solferino. Je suis membre du bureau fédéral et du comité de ville.
En 2008, vous avez été nommée Adjointe chargée de la santé, des restaurants scolaires et des risques urbains. En quoi consistait votre mission ?
Elle a été très variée. J’ai participé à la création du plan communal de prévention et de sauvegarde en cas de risque majeur que chaque ville doit élaborer. En matière de santé, j’ai voulu contribuer au décloisonnement de la santé par la constitution de pôles ressources santé dans chaque quartier où les professionnels puissent se rencontrer et travailler ensemble. S’agissant des restaurants scolaires, j’ai œuvré pour l’introduction du bio et la création d’une cuisine centrale.
Martine Aubry, à la dernière élection municipale de 2014, vous confie une nouvelle délégation ?
Oui, la Maire m’a confié la délégation du handicap. Cette délégation est très large ; 80 % du handicap ne se voit pas. Ma mission est de développer l’inclusion universelle par, entre autres, un meilleur accès aux soins, à la culture, à l’éducation, au tourisme, au sport, à la citoyenneté à toute personne atteinte d’un handicap.
Quelle est votre démarche ?
Nous choisissons deux thématiques par an. L’an dernier, compte tenu de Lille 3000 et de la mise en place des activités périscolaires, nous avons opté pour l’éducation et la culture. Nous avons donc formé des médiateurs, en grande partie des volontaires, pour l’accueil de personnes handicapées dans les manifestations. De même, les activités périscolaires ont été accessibles aux handicapés suite à la sensibilisation des responsables. Cette année, l’action porte sur la santé et le sport. La santé avec notamment un objectif d’accès plus aisé au scanner et à l’IRM et avec le suivi d’un agenda d’accessibilité programmé pour les édifices publics.
Etes-vous d’accord avec les remarques de Jeanne Pelat qui est l’invitée de la revue de la Mel ce trimestre ?
Oui, complètement ; comme elle l’écrit dans son livre « Résiste ! », les enfants doivent grandir ensemble à l’école pour ne pas laisser s’installer un malaise. Les améliorations ont débuté trop tardivement en France. Je suis favorable à l’inclusion sociale universelle.
La mise en œuvre des politiques du handicap concerne de nombreuses structures : la Mel pour la voirie, une commission communale, une intercommunale pour l’accessibilité, une vice-présidente au Conseil départemental chargée des personnes âgées et handicapées…toujours le millefeuille ?
Certainement, nous sommes encore le pays aux 36.000 communes mais les structures évoluent. Dans mes attributions, je cherche au maximum à faire rencontrer les acteurs de la santé, les mettre en réseau, créer un lien pour être plus efficace. Les élus locaux, proches des habitants, ont un rôle important, celui de faire remonter les besoins de la population.
à l’exemple du Conseil local de santé mentale ?
Oui, ce Conseil est un lieu de concertation et de coordination entre les services de psychiatrie, les élus locaux, les services publics, les bailleurs sociaux…C’est une structure où l’on recherche ensemble une réponse concrète aux besoins des personnes concernées et en lien avec mon collègue à la Santé.
Merci Marielle Rengot d’avoir répondu avec spontanéité à mes questions.