Bienvenus dans les années 80, période de tous les danger lorsqu’il est question de mode vestimentaire…
et de musique. Dans les deux cas tout est affaire de goût, et le meilleur côtoie souvent le pire. Musicalement parlant voici venu le temps venu des hits et des chants, des premières sonorités synthétiques et de la pop ;
et au milieu de tout cela, un cœur de farouche d’irréductibles rockeurs.
Dans l’hexagone, le moment ne semblait pourtant pas propice à l’éclosion de groupes pensant plus à produire des décibel qu’un tube consensuel. Et pourtant, tout comme Lyon avait son Ganafoul, Le Havre son Little Bob Story, Paris son Trust, Lille aura eu aussi sa part de tarte au rock avec les Stocks.
Comme souvent lors d’une aventure musicale, les débuts sont laborieux et le trio formé par Christophe Marquilly, accompagné de Gérard Mullier et Franck Seinave joue les mineurs de fonds sur les devant des petites scènes locales. A l’époque, c’est plutôt le groupe Téléphone qui truste le haut des affiches. Le groupe parisien prouve néanmoins un réel intérêt du public pour un son dynamique, une recette qui ne tarde pas à pousser les chefs Stocks en première partie des célèbres Thin Lizzy. Comme quoi la reconnaissance est parfois simple comme un coup de fil.
Mais certains ne font jamais les choses comme les autres. Le premier album de la triplette lilloise est donc un live, enregistré au palais Saint Sauveur en 1982 devant près de 4000 personnes ! A coup de riffs acérés et d’énergie explosive proche du rock sudiste de ZZ top, le groupe voit enfin le bout du tunnel.
L’année 1984, celle du changement, le prouve. Arnaud Delbarre, (fils de Francis Albert Victor Delbarre, alias Raoul de Godewarsvelde) arrive à la basse et Bobby Luccini s’installe derrière les fûts…de la batterie. Fidèle à cette formation typique du rock à trois musiciens, les Stocks repartent au charbon pour sortir un nouvel album : « Eclat de rock ». Dans la foulée, les voilà partis pour une tournée aux Etats-Unis, aux racines de leurs influences et de ce mélange de blues/rock si réussi. Mais à la différence de Gigi l’amoroso, si la réussite américaine est au rendez vous, le retour au pays s’avère plus compliqué.
En effet, la France est entré de plein pied dans la new-wave, et les sonorités plus artificielles d’Etienne Daho ou d’Indochine sont alors plus en vogue. Les titres du 45 tours publié en 1986 « Tellement seul / on ne fait pas partie de la même bande » semblent en dire long sur l’état d’esprit du groupe, toujours soutenu par son public mais beaucoup moins médiatisé.
Par dépit ou désillusion ? Toujours est-il que les guitares sont remisées…pendant plus de 10 ans.
Attention, ne réveillez pas un rockeur qui dort. Les Stocks ouvrent néanmoins un œil en 1997, pour une première partie d’un concert de Trust, puis un deuxième en 2002. Sous les braises couvait un nouvel album sobrement intitulé « 3 ». Moins sudistes, toujours nordistes, le groupe officie alors dans un registre définitivement rock français, sans pour autant renier leurs hits du début.
En 2004, Sam Willcox remplace Arnaud Delbarre, quelque peu occupé par ses fonction de directeur de l’Olympia à Paris, Christophe Marquilly restant seul membre fondateur et âme des Stocks.
Trois albums en 30 ans de carrière ? Certes, c’est peu, mais le groupe est avant tout taillé pour la scène. Pour le prouver, redécouvrez et réécoutez le magistral « Les Stocks enregistré en public ». Alors ? Qui ne tape pas du pied en écoutant le titre majeur « Suzy » ?
SYLVAIN
NOTES EN BULLES – Disquaire – Libraire
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