Le chroniqueur épinglé

Le WIKIZEF : l’abécédaire du Ch’ti !

Zef, ton « Wikipédia bis », je l’ai appelé mon livre de voyage, puisque je l’ai commencé dans le métro
Gare Lille-Flandres, et je l’ai terminé à Z à la terrasse d’un bistrot grand-place à Tourcoing !

Ce principe de l’abécédaire est un voyage dans ta vie de Ch’ti, et un guide :
comment être ou devenir Ch’ti !

 

Tu n’es pas né à Lille mais à Armentières, ce n’est pas loin, et plus distingué comme disait ma grand-mère, femme de comptable Armentiérois. Alors, Armentières, la ville des Messieurs, comme elle disait, l’industrieuse face à la marchande Lille qu’elle déconseillait fortement. C‘est pourtant à Lille qu’elle a connu mon grand-père.
La Bière se faufile, suinte de page en page, c’est difficile d’être un Chti buveur d’eau, mais tu es rassurant la bière ne fait pas grossir, alors la panse des Flamands, ça doit venir de la fricadelle mayo…
Apparemment tu n’aimes pas trop les anglais, Azincourt, d’accord. Mais les nobles Français n’ont pas été très malins; attaquer dans une mare de boue avec des armures de 50 kilos sur le dos ! On peut te comprendre, il n’y a qu’à débarquer à Waterloo- station et tenter d’acheter un billet de métro, le guichetier attrape cet air suffisant et méprisant, cette mimique en faisant semblant de ne pas comprendre « Picadilly Circus », eh bien c’est comme ‘eune frite piccadily’ c’est pas compliqué ! Déjà qu’ils appellent une gare du nom d’une défaite !
Mais faut faire avec ! Il y en a beaucoup qui viennent en touriste à Lille, à ceux-là, il faut leur montrer ce qu’est un Lillois. Faut faire avec ! Tu es de mon avis ?
On ne se connaît pas beaucoup, mais tu dois être plus jeune que moi, un peu. La preuve, tu as connu les mitraillettes sauce cocktail de la baraque à frites de la douane de Menin. Ah ! que c’était bon, il n’y avait que les filles qui ne comprenaient pas que l’on puisse s’avaler une telle masse graisseuse avant d’aller danser au Rhino ou à la Bicoque !
De plus, elles disaient que les bisous étaient tout gras.
C’est vrai qu’on est gourmand dans le nord, mais ce n’est pas notre faute. C’est à cause de Delespaul, Havez ou, Lutti … Tous ces chuques qui font du bien à la sortie de l’école, les tagadas, les boites à cachous, les crocodiles, les poudres qui explosent sous la langue, sauf le chamonix à l’orange, je ne sais pas ce que c’est, tu peux m’expliquer ?


Le Wambrechies : on reconnaît les vrais chtis à leur café du matin, avant de prendre le bus pour l’école eune bistoule, place de la gare pour faire comme les vieux et ça réchauffe, nom de dious !
Tu parles de Raoul, le plus grand, tu ne l’as pas connu, sinon il te suffisait d’être au bar de La Paix sur la Grand Place, vers huit heures du soir, il était toujours là, immense, rieur avec ses copains Celie et Lefebvre qui régalaient au passage. Ne soyons pas triste, allons boire un coup à sa santé. Allez Zef, je t’invite, avec une Raoul bien sûr !
Ton expérience de bradeux, ça ressemble tellement à notre histoire, on a tous essayé de gagner des sous en vendant des bières trop chaudes ou des merguez pas trop fraîches, qui enfumaient la moitié de la rue Gambetta. Mais que notre braderie nous faisait du bien ! Madame le Maire rendez-la nous, c’est notre adn !
Bravo pour les dessins de Pierre Échevin et pour tes jeux de mots ; celui du coq à Ricoh … J’en ai renversé mon verre de bière.Souvenirs à l’Ducasse, premiers émois amoureux dans les autos-tamponneuses, les secousses et l’air blasé que l’on prenait, une seule main sur le volant. Les boites à manicraques que l’on offrait généreusement à la copine. C’est tellement ça, les ducasses du Nord. Déjà la page Z, je vais aller à mon rendez-vous, merci pour ce moment de plaisir.
Un petit truc avant de se quitter : un matin, dans ta rubrique radiophonique, tu parlais des langues mortes pas très utiles à apprendre dans la vie, et tu citais le flamand, c’est pas gentil ! On a tous du sang flamand à Lille, allez, dis-le que tu les aimes, leur bière et leur gros bidon …même si ça ne fait pas grossir… ce doit être les fricadelles mayo.
ZEF, c’était trop court, je recommence à la lettre A, et c’est pour quand la suite ?

 


Le mot de Zef

A l’occasion de la sortie de son dernier livre, le WIKIZEF illustré, la Gazette est allée à la rencontre de Zef, le chroniqueur de France bleu nord.

Salut Zef, on peut t’écouter tous les matins sur France Bleu Nord avec ta chronique au ton décalé et humoristique « Le mot de Zef». Quelles sont tes sources d’inspiration ?

C’est débile de dire la vie ? Je ne sais pas en fait. Votre question m’a forcé à me le demander. Ce que je cherche en premier ce sont les incohérences. Tout ce que le monde dit et ce qu’il n’en fait pas et réciproquement. Et en ce moment je suis servi !

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