À vos agendas : la deuxième édition arrive, toujours rue Danton à Lille, toujours au cinéma l’Univers, les 4, 5 et 6 octobre 2019. Comme l’an dernier, on peut s’attendre à des rires, de la simplicité, et à l’apparition de pépites nées de l’impro, des tripes, de l’envie et des rencontres sur le tas. J’suis enfoncé dans le siège de la salle de projection et j’la joue discret. Une ambiance de salle de classe. Tout ce petit monde est légèrement dissipé, mais baigne dans une euphorie et une joie palpable. Très peu savent ce qu’ils vont vivre. Sur la scène, devant la toile blanche, les participants défilent un à un. Emportés par le maître de cérémonie, ils prennent tour à tour le micro et se présentent succinctement, histoire de taper dans l’œil des autres. Premier contact avec les inconnus. Ce qui les rassemblent à cet instant, c’est le stress et les fous rires qui commencent à créer le groupe. « Enis Miliaro, 43 ans, réal, j’fais des tableaux de vie ». Son petit frère, « Ran, 20 ans, même combat ». « Cathy, 22 ans, actrice, j’aime les grimaces, et chialer ». « Steeve, 34 ans, étalonneur ». « Kim, 24 ans, j’peux aider au son, à l’image, faire l’acteur, ou porter le matos ». Ils sont 62 en tout. Maquilleuse, costumière, preneur de son et tout le toutim.
Personne ne se connaît, et chacun sait qu’il sera amené à collaborer avec d’autres pour que les courts-métrages de moins de 5 min attendus pour la projection finale puissent exister. Nicolas Leclerc, créateur du festival, a un mot pour chacun, une blague pour les détendre, on se rassure, on n’est pas là pour se prendre la tête, on n’est pas à Cannes, le cinéma n’est pas une parade de décolletés et de faux sourires, il se vit, et est le prétexte à de réelles rencontres.
L’unique règle : liberté de création
Y a un côté punk dans la démarche, on sort du kaléidoscope des clichés glam qui d’ordinaire accompagnent les festivals de ciné, et on ne se réfère à aucune institution. Ici, le concept est simple : tu connais personne, t’as un savoir-faire, un talent, ou juste de l’envie, et tu veux participer à l’aventure de l’écriture, de la réalisation, et de la projection d’un court-métrage, le tout en moins de 48h. Freestyle. Y a pas de thèmes, rien d’imposé, juste ne pas oublier l’unique règle : liberté de création.