Un combat quotidien pour un avenir plus propre.
Le mot « mégot» fait son apparition relativement tard dans la langue française, au cours du XIXe siècle.
Son origine exacte demeure floue : plusieurs hypothèses coexistent.
Malgré cette incertitude étymologique, une chose est sûre : aujourd’hui, le terme est universellement reconnu pour désigner ce petit bout de cigarette ou de cigare, partiellement consumé, que l’on retrouve trop souvent au sol.
Le mégot de cigarette, minuscule filtre en acétate de cellulose imbibé de milliers de substances toxiques, est un véritable poison.
Chaque année, près de 4300 milliards de mégots sont jetés dans le monde, faisant du mégot le premier déchet mondial. Un seul peut mettre plus de dix ans à se dégrader et contaminer 500 litres d’eau, avec des conséquences dévastatrices sur la biodiversité.
Une impulsion nationale, une action locale forte.
La première mesure antitabac significative en France, débute avec la loi Veil en 1976, du nom de la même ministre qui, un an auparavant, avait légalisé l’IVG.
Depuis le 1er janvier 2021, un changement important a eu lieu avec la mise en œuvre de la loi anti gaspillage pour une économie circulaire. Cette loi inclut le principe du «pollueur-payeur» dans le cadre de la Responsabilité élargie du Producteur (REP). Pour le secteur du tabac, cela signifie que les fabricants de cigarettes doivent désormais prendre en charge les coûts de collecte et de traitement des mégots jetés dans les lieux publics.
Pour remplir cette obligation, les fabricants et distributeurs ont fondé Citeo, une or9anisation à but non lucratif. Sa mission est de réduire, voire d’éliminer, les déchets issus de leurs produits. Grâce à cette contribution financière, les collectivités locales, comme la ville de Lille, sont soulagées d’un fardeau économique important lié à la gestion de ces déchets.
Dans cette même dynamique, Citeo, en partenariat avec d’autres acteurs, a lancé une campagne de sensibilisation à l’été 2025.
Des affiches percutantes, avec le slogan «EH NON, UN MÉGOT ÇA NE PART PAS EN FUMÉE COMME PAR MAGIE», visent à faire prendre conscience aux citoyens de l’impact environnemental des mégots jetés dans la nature.
Près d’un demi-siècle plus tard, l’engagement national se poursuit.
La loi du 01 juillet 2025, prévoit que de nombreux espaces extérieurs comme les parcs, plages et abords des écoles deviendront officiellement sans tabac.
«Fumer tue, jeter un mégot pollue». Ce message simple est au cœur de la stratégie de la ville de Lille pour lutter contre ce fléau environnemental majeur.
La ville de Lille activement engagée dans la lutte contre les mégots a fait le choix d’une stratégie multidirectionnelle.
Les actions de la ville de Lille reposent sur plusieurs piliers :
Sensibilisation du public via des messages impactant et des opérations de terrain. La prise de conscience de ce problème a amené à des campagnes percutantes. Notamment en 2021 avec une affiche choc, montrant un mégot géant composé de millions de filtres écrasé sur la Grand’Place de Lille. Avec des messages directes et percutants comme : «Et là, vous voyez le problème ?
Des opérations de «chasse aux mégots» sont régulièrement organisées pour nettoyer l’espace public et visualiser l’ampleur du problème, impliquant souvent les citoyens. L’engagement de la ville de Lille se manifeste aussi par la première participation vendredi 23 mai 2025 au MEGOTHON, nouveau rendez-vous annuel dédié au ramassage des mégots.
Son mot d’ordre : «Débarrassons notre quartier de ces vilains bouts de cigarettes.
Ensemble récoltons un maximum de mégots pour faire exploser les compteurs.
Pour la fierté d’un quartier encore plus propre.»
Au niveau des équipements, distribution aux commerçants de cendriers notamment des cendriers
de poche, facilitant ainsi la collecte et le recyclage des mégots.
De septembre 2024 à février 2025, la ville a mené une expérimentation de collecte et de valorisation des mégots. Des cendriers sur pied ont été mis gratuitement à disposition de près de 200 commerçants lillois. Les bars, cafés et restaurants intéressés de prolonger cette action se verront remettre gracieusement, au plus tard cet automne, un cendrier sur pied (dans la limite des stocks disponibles) pouvant être fixé au sol.
Collaborations avec des acteurs locaux.
La ville de Lille mise sur la collecte et le recyclage des mégots. Des partenariats fructueux ont
été noués avec des associations et des entreprises spécialisées. Tchao Mégot, une start-up des
Hauts-de-France, a déjà travaillé avec la ville pour collecter et recycler les mégots, les
transformant en isolant ou en énergie. (colonne, cendriers, par Tchao Mégot)
Dissuasion et sanctions : le jet de mégot est passible d’une amende pouvant aller de 135 à 750
euros, et même d’une peine d’emprisonnement en cas de départ de feu.
Des actions concrètes certes mais aussi des perspectives d’avenir.
La ville de Lille continue d’intensifier ses efforts, notamment via l’organisme Alcome agréé par l’État qui a pour mission de réduire de 40% re nombre de mégots jetés dans l’espace public d’ici 2027.
Il est impératif de prendre conscience de l’impact de ce petit déchet.
Des solutions existent, et la responsabilité de chacun est essentielle pour faire de la ville de
Lille un modèle de propreté.
Un avenir sans mégots, c’est possible, mais il passe par chacun de nous.
Alors, fumeurs ! Il n’est plus question de jeter vos mégots par terre !
Ester S.
