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Dans le courant du mois d’août, au 59 de la rue Saint-André,
Dans le courant du mois d’août, au 59 de la rue Saint-André, va s’ouvrir une librairie d’un genre particulier. Beaucoup de livres, venus des quatre coins du Monde, y seront proposés au public lillois dans leur langue d’origine. Pour la jeune gérante de l’établissement il s’agit d’une première expérience.
Margaux Delporte, âgée seulement de 25 ans, possède déjà un CV très fourni : un diplôme de Sciences-po Paris s’achève par un stage pratique en Argentine. Elle bifurque alors vers la publicité et suit trois ans de formation à la Miami ad School de Buenos Aires. Dans la même logique, elle reviendra en Europe pour effectuer son stage… à Prague ! Avec son diplôme de Directrice artistique en publicité elle décroche son premier job à Milan. Mais, au bout d’un an, elle envisage un retour au bercail.
« Je voulais bâtir un projet qui m’appartienne et qui me corresponde », explique-t-elle. « J’aurais pu le faire dans n’importe quelle ville d’Europe mais j’ai choisi Lille parce que c’est une ville dynamique. J’ai besoin de cette énergie que l’on ne trouve que dans les grandes villes. Revenir tout près de ma famille a sans doute aussi beaucoup compté. »
Margaux qui parle quatre langues : français, espagnol, anglais et italien pense à créer une librairie internationale. C’est alors qu’elle découvre VO, rue du Molinel, qui est très proche de son projet : « Je m’y suis présentée, pour voir s’il y avait une possibilité d’y être engagée », poursuit-elle. « J’ai découvert, qu’en réalité, le magasin était tout prêt de baisser ses volets. » Margaux, envisage un temps de prendre la succession mais, après en avoir étudié la faisabilité, elle renonce :
« Cela n’aurait pas été raisonnable. Le loyer était beaucoup trop cher et le local beaucoup trop grand pour moi qui suis toute seule et qui débute. Il me fallait construire quelque chose d’autre, qui soit à ma mesure. »
Après deux mois de recherche, elle jette son dévolu sur ce pas-de-porte du Vieux Lille. « Lorsque j’ai découvert ce local, j’ai tout de suite eu le coup-de-cœur », se souvient-elle. « Il est très beau avec des matériaux naturels comme la brique, le bois et même une magnifique verrière. C’est un lieu qui me ressemble et qui est à ma mesure. »
Le fait que l’on ne trouve plus ni librairie, ni de salon de thé dans ce secteur de la rue a sans doute aussi pesé dans la décision. Il existe probablement dans le Vieux Lille une clientèle de proximité intéressée par le livre, complémentaire de celle plus spécifique qui recherche les livres étrangers.
« Je ne vais pas seulement vendre des livres, mais ouvrir une sorte de salon de thé où les gens pourront se rencontrer », poursuit Margaux. « C’est un lieu qui sera ouvert aux gens du quartier comme à tous ceux qui s’intéressent aux littératures étrangères… un lieu de rencontre, d’échanges, totalement ouvert sur le Monde. »
Margaux, croise les doigts en attendant de se lancer dans l’aventure.
Alain Cadet