191 ans après, Clovis l’insensé réintègre Lommelet

En souvenir du premier patient hospitalisé à Lommelet, l’artiste plasticien Fred Martin
a réalisé dans le parc de l’EPSM de Saint-André une sculpture monumentale intitulée « Clovis
ou l’insensé », insensé étant le terme usité à l’époque pour désigner les internés.

Le 20 mars 1826, Clovis, un étudiant roubaisien de 27 ans, était admis à Lommelet pour aliénation mentale. Il sera le premier malade inscrit sur le registre officiel de l’hôpital. C’est ce personnage que le sculpteur Fred Martin a voulu immortaliser en réalisant une œuvre monumentale de six mètres de haut dans le parc de l’EPSM.

Elle est l’aboutissement d’une résidence initiée par l’association Tournesol, dont l’objectif était d’établir une présence artistique et une médiation au sein des établissements de santé mentale, pour proposer aux patients et aux résidents un moment culturel marquant. Une résidence confiée au plasticien et sculpteur, Fred Martin, qui a mis à contribution une centaine de patients des établissements de santé mentale de la métropole pour fabriquer les différentes parties de la tête de Clovis avant de les assembler à Saint-André.

Amener la culture à l’hôpital

« J’ai déjà créé sept têtes monumentales un peu partout dans le monde, mais c’est la première que je réalise en plusieurs morceaux, précise-t-il. Clovis a été fabriqué par des patients des EPSM et avec des soignants qui nous ont aidés à piétiner l’argile pour en faire du torchis et à enduire les parties de son visage. Deux classes de l’école maternelle Desbordes Valmore ont aussi collaboré à sa création, de même que le Centre Horticole Émile Senteur avec qui nous avons travaillé la paille. » Pour Didier Mahé, responsable du pôle socio-éducatif de l’EPSM, la renaissance de Clovis symbolise aussi la volonté de l’établissement public de santé mentale d’amener la culture à l’hôpital, d’inciter artistes, riverains et passants à porter un autre regard sur la psychiatrie.

« Les portes de l’EPSM restent ouvertes à tous et nous invitons le public à venir découvrir la sculpture, la toucher, monter à l’intérieur et percevoir la ville à travers les yeux de Clovis  », conclut-il.

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