Conflagration de barbares lyriques lillois !

Au départ, ils étaient deux : Anaïs Pereira et Ghislain Delhaye. Deux lillois qui décident en 2022 de produire un fanzine de poésie local, accompagné de photos ou d’illustrations. Pas de la poésie à papa, désespérément classique, sur le passage des saisons ou les feuilles qui tombent. Non. Une poésie moderne, affranchie de certains carcans mais néanmoins exigeante.


Autoproduit, autodiffusé et autofinancé, Printemps Barbare, « fanzine poétique, littéraire et artistique » est né. Vendu de main en main, faisant l’objet de lecture dans des bars lillois, ce fanzine (littéralement « magazine réalisé par des fans ») privilégie son accessibilité à son plumage : le but est de démocratiser et diffuser une pensée poétique, désormais structurée à chaque numéro autour d’une thématique : conflits ; récurrence(s) ; absurde amour puis naguère nadir. C’est donc un fanzine format A5, en noir et blanc, aux pages reliées par 2 agrafes, qui circule de main en main dans l’underground lillois et dont le modeste prix (4€) couvre à peine les coûts de production.

Et si une association est créée -nommée Conflagration Lyrique-, de même qu’une page instagram (@printemps.barbare), une boutique en ligne (conflagrationlyrique.bigcartel.com) et qu’un compte bancaire est ouvert, c’est dans le seul but de promouvoir et diffuser cette poésie locale qui souhaitait s’exprimer mais manquait de plate forme pour le faire. De deux, les contributeurs passent vite à une dizaine, puis une vingtaine avant d’atteindre la trentaine pour leur dernier numéro paru en date, « Printemps Barbare 7 : l’incertitude des choses ». Ce n’est plus un collectif, c’est une armée de poètes, dotée de stylos, d’appareils photos et de crayons !

Après avoir gagné en épaisseur au fil des numéros (et des contributions), le petit fanzine au physique ingrat a effectué sa mue et est devenu depuis son numéro 6 un objet d’art qu’on n’a plus honte d’offrir : sous une couverture cartonnée aux photos variantes, le désormais fanzine de poche format A6 égraine dans une mise en page déstructurée, pure et efficace, des feuillets gris poétiques (poèmes, photos, dessins), reliés entre eux par une pince double-clip. Son ouverture est conditionnée à votre envie d’en détacher vos parties favorites pour les exposer ou les transmettre. Le tout pour seulement 6€ : une folie que seule une structure associative où les maîtres mots sont le bénévolat et la passion rend possible.

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