À la mémoire du Petit Maroc



Il faut y habiter, ou s’être totalement perdu, pour se retrouver à errer parmi les quelques ruelles qui percent l’alignement de maisonnettes aux toits ondulés. C’est compter sur l’erreur, la déviation pour cause de travaux, ou la faute d’inattention. Mais comment se perdre à l’ère du GPS ? Quelles sont les chances d’aller longer la rue du Professeur Langevin, et ainsi pouvoir se dire que, peut-être, plus personne ne vit ici, alors que le guidage automatique empêche tous les écarts ? Il ne semble y avoir que le bandeau sur les yeux pour guider jusqu’au désert, et c’est ce linge que personne n’ôte une fois le pied posé sur ce territoire, comme autant de Tirésias qui repartent muets.

Le territoire est le Petit Maroc. C’est simple, nous sommes constitués de sorte qu’un nom évocateur stimule l’imaginaire et que l’esprit s’envole. Mais quelle prouesse permettrait à l’esprit d’envisager le dessin de l’enclave qu’est ce quartier oublié ?

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