Les géants du Nord

Raoul, Lydéric, Narcisse et les autres…

Nous, Gens du nord, nous adorons les géants, pas un défilé de carnaval ou un cortège historique sans eux. Emblèmes de notre folklore, ils se dandinent, fiers et hautains, dans les rues de nos villes en fête, au rythme des fanfares, esquissant de ci de là, un petit pas de danse, juste pour le plaisir.

Quand ils apparaissent, les yeux des enfants s’écarquillent et les grands applaudissent. Ils sont nos héros, représentations de personnages ayant existé ou non, peu importe. Quand la légende est plus belle que la vérité, choisissons la légende (John Ford, L’homme qui tua Liberty Valance.)

Historiquement, les Gayants de Douai semble être le plus ancien, apparu en 1530 dans une procession en l’honneur de Saint Maurand, uni, l’année suivante à Marie Cagenon. Ce folklore, qui nous vient, parait-il, du temps des Pays bas Espagnols, avait failli disparaître avec les révolutionnaires de 1789, ces grands personnages rappelaient trop l’ancien régime et la religion. Le 19ème siècle les a vu renaître et l’attrait pour les géants n’a fait que croître. En sommeil lors de la dernière guerre mondiale, la tradition a repris de plus belle dans les années cinquante. Chaque ville, chaque village, chaque quartier veut maintenant, son géant, à tel point que l’on en compte actuellement presque 600, dans les Hauts de France. Il y a ceux qu’on pousse et ceux qu’on porte, mais tous ont une histoire particulière, une famille, quelque fois des enfants ! Rarement de forme animale, sauf quelques uns à l’image de la Tarasque de Tarascon, comme le Baudet d’Estaires, le Bœuf gras de Bugnicourt ou le Hareng de Seclin.

L’Association des Amis des Géants

Quand on s’intéresse aux géants, un jour ou l’autre, on tombe sur Jacques Mercier, actuel président de l’Association des Amis des Géants, fondée en l’an 2000, par Arnaud Delbarre et une joyeuse bande de Lillois.
Un passionné, un mordu, une réincarnation de géant.

-Jacques vit avec ses géants 48 h sur 24 ! me glisse à l’oreille son épouse en m’apportant une tasse de café. Si la porte du palier était plus grande, il les inviterait, j’en suis certaine, à dormir dans notre chambre. Notre appartement est habité par les géants, miniatures, en jouets, en photos, Il y en a partout, ils ont envahi notre espace vital, partageant, il faut être juste, avec l’autre passion de Jacques, Johnny Hallyday.

  • Ses géants, il les chouchoute, les habille, les nettoie, les bichonne, les répare, les promènent un peu partout. Des Flandres française à la Belgique profonde, de Paris à Lloret de Mar au son du flamenco. De Dax à Tarascon, de Gerberoy à Limoges, partout où ils ne se sentiront pas dépaysés, partout où il y a des ch’ti pour les accueillir, partout où on les demande.
  • Entre nous, ça ne me déplaît pas du tout, car moi aussi, j’ai attrapé le virus.

L’Association des Amis des Géants est toujours à la recherche de porteurs, solides et amoureux de notre patrimoine, pour faire admirer un peu partout nos beaux Géants.

Des géants qui nous ressemblent

Les Lilloises aiment les hommes, beaux, grands et costaud. Les Lillois aiment les grandes et belles femmes. Nos géants sont à notre image, grands
et costauds, quoi de plus normal, et sans être chauvin, un peu plus beaux que ceux des autres villes.

Jeanne dit la Maillotte

Vigoureuse et courageuse lilloise qui chassa, à grands coups de fourche dans les fesses, une bande de Hurlus déchaînés venus de Courtrai, devant des lillois morts de trouille, cachés sous le comptoir de son estaminet. Elle fut portée en triomphe à travers toute la ville, sous les hourras des Lilloises devant des Lillois honteux. Née une première fois en 1825, elle ressuscita à l’initiative des habitants du quartier du Vieux-Lille, elle est haute de 3,20m et pèse 40 kg, géante portée.

Total
0
Shares
Articles similaires