Histoire de Lille (Alain Cadet)

1918, l’armistice victorieux

Honour for english army !

“ The «Progrès du Nord» first news paper appearing in Lille, after the Hun’s departure, is very happy to present the grateful hommage of the population, to brave english army, in deliberating Lille. “
Titre de la « Première page » du Progrès du Nord, du 28 octobre 1918.

Bien que la gare ait été sabotée par les occupants, des visiteurs prestigieux se succèdent à Lille pour célébrer sa libération. L’apothéose de cette succession de cérémonies aura lieu le 28 octobre, avec le défilé de l’armée anglaise.

Rue des Manneliers, entre la Grand-Place et la place du Théâtre, le défilé du 28 octobre 1918. La foule des Lillois est venue de tous les quartiers. (Bibliothèque municipale, Alb C5.015)

Durant toute son histoire, la seule édition du journal Le Progrès du Nord titrée en anglais, aura été celle du vingt-huit octobre 1918. Ce jour-là, on vit entrer dans la ville le général Birdwood, suivi de ses hommes de la valeureuse armée britannique. Les Lillois purent enfin voir, jusqu’à presque les toucher, ces soldats qui pendant quatre ans avaient résisté aux troupes bavaroises déployées dans la région. Ils eurent peut-être des sentiments mêlés au moment du défilé des régiments d’artillerie suivis de leurs canons à longue portée qui bombardaient la ville, depuis l’été 1915. En tout cas, la foule des grands jours s’était massée tout le long du parcours, remplissant les trottoirs, avec des spectateurs  grimpés jusque sur les lampadaires. Sur la Grand-Place, une cérémonie protocolaire entre les autorités civiles et militaires vit l’échange des fanions de la ville de Lille et de la 5e armée britannique, entre le maire, Charles Delesalle et le général Birdwood. Dans les tribunes, assistant à la cérémonie, il y avait beaucoup de généraux français mais aussi un jeune officier britannique, un certain Winston Churchill ! Ce défilé qui avait commencé à 11 heures ne se termina qu’au milieu de l’après-midi. Mais, entre cette parade extraordinaire du 28 octobre, point d’orgue d’une séquence d’une dizaine de jours qui ont compté dans l’histoire de Lille et le 17, date de la libération de la ville, beaucoup d’événements s’étaient succédé. Le 19 octobre, Georges Clemenceau, le président du Conseil, symbole de la résistance de la France, est le premier grand dirigeant à venir rendre hommage à la ville-martyre, tout juste libérée. 

Au pied de la statue de la Déesse, La cérémonie de la remise des fanions entre le maire et le général.
(Bibliothèque municipale de Lille, Alb 5 024)

Il arrive par la gare d’Armentières, entre en automobile par la porte de Canteleu pour atteindre la mairie provisoire, puis le centre de la ville. Le lendemain, Monseigneur Charost, évêque de Lille, organise un Te Deum dans l’église Saint Maurice. Y sont réunis les représentants du clergé, de la politique et du monde économique. Le 21, c’est au tour de Raymond Poincaré, le président de la République, accompagné des présidents du Sénat et de la Chambre, Messieurs Dubost et Deschanel ainsi que du maire de Lille, Charles Delesalle, de défiler en ville. Ils tiennent à visiter les quartiers détruits par les bombardements d’octobre 1914. Le cortège traverse les rues de Béthune, du Sec-Arembault, de Paris, et parvient à la place du Théâtre sous les vivats de la foule. Plus tard, d’autres visiteurs prestigieux, Foch, Pétain, et même le roi George V, effectueront le voyage vers Lille.

Le Président de la République, Raymond Poincaré, pénètre par la porte de Canteleu en compagnie du général Birdwood.

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