— Alors la Maison des Femmes, c’est quoi ?
— Un pot partagé à chaque rencontre, souventes fois, et un cocktail d’actions, d’échanges, de lutte et de vie urbi et orbi. Lucile et son bouquin décapant Le coût de la virilité, l’artiste verrière Marianne, Roseline infatigable, blanchie sous les engagements, la Ligue des Droits de l’Homme et le M.L.A.C. (le mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), au dynamisme intact, Alex misandre plutôt cool au crayon affûté. C’est aussi Françoise la présidente toute en modestie efficace, Mahvash, journaliste et poète iranienne exilée,Véronique, Évelyne, Nanou, sourires et détermination infrangibles. Et itou Brigitte, Marianne, Mariette, Anne-Marie, Olivia, Corine, Evelyne, Martine… Elles déploient une énergie incroyable et ne sont pas toujours entendues, même des certains milieux
« féministes ».
— La Maison des femmes ce n’est pas un tantinet le Club Med ?
— C’est vrai que Nanou, Corinne, Françoise voyagent beaucoup pour apporter aide et soutien aux femmes afghanes et iraniennes. Pour s’aventurer dans les contrées des Talibans et des Mollahs, rencontrer ces femmes bafouées, aux vies menacées, et donner de l’espoir, faut être sacrément capées, super motivées et expertes. Ce serait plutôt Voyage au bout de l’Enfer… Jusqu’ à ce jour, les voyageuses sans peur et sans reproche et sans trop d’encombres sont rentrées au bercail.
— La MdF sait donc créer des opportunités ?
— En 2023, le colloque « VIOL ARME DE GUERRE »
a réuni à la mairie de Lille une centaine d’auditrices et d’auditeurs. Il a proposé cinq tables rondes sur des thèmes tels que « Du viol en temps de guerre à une véritable stratégie de guerre » et des communications « La justice ne se négocie pas » et « Les mécanismes de l’impunité ». Musiques, lecture de poèmes ont assuré des temps ludiques. Qualité des intervenant.e.s et motivation des participant.e.s étaient au rendez-vous.
Les formats mensuels du mercredi dits « petits » s’avèrent XXL par la convivialité et la teneur des propos. Ils éclairent des pans occultés des conquêtes par les femmes de droits politiques, civils et économiques : la Hull House de Jane Addams, la grève des sardinières de Douarnenez qui gagna Concarneau, une lutte victorieuse qui fit tache d’huile… Listenon exhaustive.
En 2024, l’exposition intitulée FEMINISME ET PACIFISME avec le slogan percutant : « Ils déclarent la guerre, elles construisent la paix » a commencé un long et prometteur périple de la Fabrique à Lille-Sud vers les établissements scolaires et les lieux de culture.
Les femmes, premières de cordée dans les luttes pour le pacifisme et la paix, sont plus que jamais nécessaires dans ces jours où l’on marche vers la guerre. Nargess Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023, se bat comme Yael Braude Bahat et Reem Hajajreh, fondatrices de deux mouvements pacifistes. Leur slogan : Israéliennes et Palestiniennes, ensemble contre la guerre. À l’heure où l’Europe et le monde sont au bord de l’embrasement. Et tant d’autres femmes mobilisées pour la paix.
— Si j’ai bien suivi, pour les hommes ce n’est pas un long calvaire, ce n’est pas le Golgotha, pas de crucifixion chaque vendredi entre deux larrons machos (pléonasme), plutôt un long cheminement !
Emme ne se reconnaît pas dans le mot «féministe». Il se voit plutôt comme un compagnon de route, luttant pour le droit à l’égalité et au respect. It’s a long way to equality, le chemin de toute une vie. À chacune, chacun de faire le sien, en solo bien évidemment, dans tous les moments de vie aussi. Et avec le collectif, c’est plus efficace et ludique de cheminer ensemble, toutes et tous ensemble ! Les acquis même gravés dans la Constitution restent fragiles. Alors pas une minute à perdre ! Ce n’est pas un début ! Les femmes montrent la voie. Continuons le cheminement !
Michel L’Oustalot
CONTACT MAISON DES FEMMES :
- maisondesfemmes@orange.fr
53 rue de Douai 59000 LILLE
Tél.: 06 68 27 35 01