Avec des artistes invités ?
Oui. On a eu une collaboration sur plusieurs disques avec Véronique Gens, chanteuse lyrique mais aussi un beau disque de la septième Symphonie de Mahler. Il y a eu plein de choses différentes : un des premiers disques parus était « Les pêcheurs de perles ». C’était assez audacieux parce que je n’avais pas encore travaillé d’opéra avec l’orchestre avant ça. Grâce à un super casting de chanteurs, nous avons conçu cette belle production particulièrement bien reçue et qui est une version de référence.
Ce dernier enregistrement « Bartok » est une sorte de remerciement à la Région des Hauts-de-France et à la ville de Lille pour ces huit ans passés à l’ONL ?
Oui, une œuvre qui m’a suivi pendant toutes ces années ici. C’était d’abord une envie personnelle car ce répertoire me tient à cœur !
C’était vraiment l’œuvre de mon premier concert à Lille.
Dans la musique, avez-vous eu des prix, reçu des récompenses ?
J’ai eu des prix quand j’étais étudiant au conservatoire, sinon le prix de direction Donatella Flick en 2012 .
Alors on voulait savoir aussi si vous aviez enseigné ?
Oui j’ai un peu enseigné au conservatoire de Lille pendant cinq ans la direction d’orchestre..
Pour celles et ceux qui voudraient plus tard devenir chef d’orchestre. Un chef d’orchestre doit-il savoir jouer plusieurs instruments ?
Le chef est censé savoir comment les divers instruments fonctionnent, sans être le spécialiste de l’instrument. Aussi,il doit avoir une idée globale et une vision poussée pour impulser un nouveau rythme de travail, une certaine cadence. Mon rôle est de bien connaître la facture de chaque instrument, de vite me rendre compte du niveau individuel ou collectif d’un groupe de musiciens, de travailler mes partitions, d’étudier également le contexte de chaque œuvre (historique, sociologique parfois psychologique) et de m’en faire une idée d’interprétation. Parfois on a une flexibilité, parfois c’est plus difficile. Plus on avance dans l’histoire de la musique et plus les compositeurs sont précis, moins il y a de flexibilité. Mais il y en a toujours ! Mon rôle est de faire un choix d’interprétation, d’une vision et d’une direction claire auprès de mes musiciens dès la première répétition pour qu’ils sachent où aller.
Quand vous dirigez un orchestre chacun de vos mouvements est-il un mouvement d’anticipation pour les musiciens ?
Il y a toute une série de mouvements qui font partie d’une gestuelle organisée, par rapport aux quatre temps par exemple. Je ne vais pas faire un autre geste car les musiciens s’attendent à ça. Après il y a une partie de mouvements qui consiste à trouver le point d’intention, le petit truc qui fait que le musicien va être influencé : un changement de tempo, une nuance qui est différente, signaler pendant un concert à un musicien qu’il n’est pas au bon endroit et le remettre sur la bonne voie. Donc effectivement, c’est du langage corporel.
Vous avez déjà été membre d’un jury ?
Oui assez récemment, j’ai assisté aux entrées et sorties du Conservatoire National Supérieur de Paris où j’ai étudié, et de temps en temps à Lille.
Avez-vous une préférence pour les vents ou les cordes ?
Je suis plutôt cordes, mais pas de préférence, car pour moi la magie de l’orchestre c’est l’ensemble !
Vous avez déjà été membre d’un jury ?
Oui assez récemment j’ai assisté aux entrées et sorties du Conservatoire National Supérieur de Paris où j’ai étudié
Le maestro Joshua Weilerstein va prendre votre relève en septembre prochain. Est-ce que vous le connaissez déjà ou pas ?
Non, on s’est croisés parce qu’il était venu diriger ici et moi je passais dans les bureaux pour une réunion. On ne se connaît pas personnellement mais je l’admire beaucoup et je suis très heureux qu’il prenne la relève. Il est américain mais habite à Londres.
Maintenant on va parler de votre actualité jusqu’ au mois de ce septembre 2024. Quels sont les moments forts qu’il vous reste ici ?
Je vais revenir pour en avril pour finir le cycle Sibelius entamé en début de saison avec la septième symphonie et son Concerto pour violon. Il y aura les vingt ans du Festival du Piano en juin dont je ferai l’ouverture, un moment assez particulier… Vous verrez quand cela sera annoncé au printemps. Et puis surtout : le festival des Nuits d’Été que j’ai mis en place il y a quelques années et qui sera mon dernier en tant que directeur musical début juillet avec l’Opéra la Bohême de Puccini. Chaque été je dirigerai le dernier concert de saison de l’ONL au Royal Concertgebouw d’Amsterdam en juillet.
Pour terminer avec notre interview, est-ce que cela serait un rêve pour vous de diriger l’orchestre du nouvel an à Vienne ?
Ah !!!!! Ce n’est pas un but en soi, mais si on m’invite je ne dirai pas non avec la possibilité de faire quelques entorses au programme, de diversifier un peu certaines choses.
Oui ce ne serait pas pour vous un but en soi mais ce serait quelque chose d’inoubliable ?
Non honnêtement, musicalement ce n’est pas pour moi le truc le plus fun à faire. Je pense que c’est très médiatisé et évidemment on est vu par des millions et millions de personnes.
Bon en tous cas on vous remercie beaucoup pour ces huit ans passés au sein de Lille.
Avec plaisir.
Est-que que les gens du Nord ne vont pas vous manquer ?
Ah la chaleur des gens et du Nord, son public, les partenaires ! Bien évidement je reviendrai !
Et bien écoutez on vous souhaite une bonne fin de saison.
Merci beaucoup.