Dans ton dernier livre, le WIKIZEF, tu reprends sous forme d’abécédaire les histoires, inventées ou entendues au fil des années. Mais où vas-tu chercher toutes ces idées Zef ?
Pendant des années, j’ai écrit des chroniques pour des radios. J’ai écrit un spectacle qui m’a été inspiré par toute ma famille. Et j’ai l’avantage de tous les paresseux. J’ai le temps d’observer tous ceux qui courent …
Finalement le WIKIZEF, c’est comme l’abécédaire d’un gamin du Nord, qu’est-ce qu’elle représente pour toi cette région ?
Il a fallu que je m’enfuis de ma vie du nord pour me rendre compte que ma vie c’était celle d’un «gens» d’ici !
Un dernier mot pour la fin ?
Restez tous comme vous êtes. Changez pour être pire c’est pas la peine.
Jihem
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• Zef pourra vous dédicacer son livre au Salon du Livre de Bondues
La Chronique de Zef
Nietzche a dit : la vie sans musique est une erreur
Voilà, je crois que tout est dit. Et notre région n’a pas commis la lourde faute de vivre sans. J’en veux pour unique preuve que beaucoup de grands places font encore résonner leur carillon au son joyeux de Dors min p’tit quinquin ou La Madelon en ce moment et même quelquefois In arvenant de Marquette. On reconnait, bien sûr, plus ou moins bien la chanson selon le temps qu’a passé le carillonneux au café de la Mairie pour se donner du courage, avant de grimper au sommet du beffroi.
Chanter est un sport régional. Attention, je ne suis pas en train de prétendre que nous sommes génétiquement de bons chanteurs au même titre que les irlandais qui chantent tous bien, surtout les irlandaises qui sont vraiment de très bonnes chanteuses aussi rousses que leur bières mais beaucoup plus pétillantes, enfin moins plate. Bref. Par ici on chante et dans de nombreuses occasions. On chante au carnaval. Le choix des textes dépend, bien sûr de la sensibilité de chacun. Quand est-ce qu’on chante sinon ? Tenez pendant les mariages. Et bien il y a la tradition du Vivat flamand ; On tend un torchon propre au-dessus des mariés et il y a les tenants de la tradition. Qui vous casse les pieds, pour ne pas dire autre chose qui serait dommage de briser ce jour-là, surtout pour le jeune marié qui, à un moment, risque d’en avoir besoin. Qui vous casse les pieds avec son vivat. Et une fois le torchon tendu les chanteurs versent du liquide sur la tête de leurs victimes pas toujours consentantes en chantant
En plus c’est en flamand on ne comprend rien, je crois savoir que :
Semper in éternum. Ça veut dire
« son Père il y a son nez qui guille ». Mais la traduction peut différer selon où est ce qu’on se trouve en Flandres. Bon il y a des régions où on est obligés de boire des trucs bizarres dans un pot de chambre au réveil après la nuit de noces. Les mêmes tenants de la tradition sont persuadés qu’il se serait passé des choses que la morale, la république et l’église approuvent puisque vous êtes mariés. Alors que. Non.
Il y a des moments dans la vie où il faut éviter de se secouer mutuellement. Notre système digestif n’est pas en phase avec notre libido.Et puis il y a toujours l’occasion de pousser la chansonnette quand on entend les capenoules. Autant les bretons dès qu’ils entendent un biniou ils mettent le petit doigt en l’air. Nous dès qu’on entend les capenoules on se sert une bière. On a l’air moins … Breton.