Au téléphone, Marion : » Ça vous plairait d’interviewer Frédéric François » ?.
- Pourquoi pas !
« Mercredi au Bar du Théâtre Sébastopol, à 15h, je vous attendrai. »
En rentrant chez moi, j’en parle à ma compagne,
« Frédéric François, waouh! le charme à l’italienne, ouille ouille ouille ! beaucoup de Lilloises aimeraient être à ta place ».
Alors j’ai dit : « d’accord, pour mercredi, au bar du Sébasto ».
Frédéric François était debout devant un piano, pianotant en m’attendant.
J’ai tout de suite mis les choses au point.
« Désolé mais je suis plus Chuck Berry, Little Richard que chansons d’amour ».
Et je lui raconte cette anecdote :
« à Mons, en Belgique, en sortant du Mondaneum, dans un petit bistrot, près de la grand place, je rentre pour boire un café.
Les murs sont tapissés de photos de Frédéric François.
- Dites donc, vous l’aimez, votre Frédéric.
- Pas vous ?
Derrière le bar, un berger allemand se met à gronder et me fixe droit dans les yeux.
Deux joueurs de cartes se lèvent d’un bond, des costauds.
Le mari de la patronne pointe son nez par la porte de la cuisine, « y a quequechose Lulu » ?.
« Moi, assez lâche. »
« Je l’adore, j’ai plusieurs disques de lui ! ». - Le café c’est pour moi, je vous l’offre me dit Lulu, ici on adore les Français.
Le rire de Frédéric François ricoche d’un mur à l’autre du bar du Sébasto, arborant un sourire, grand comme seuls les Siciliens savent en faire.
-Vous êtes très certainement, tombés sur une de mes fan !
La glace du grand miroir du bar était rompu, le contact était établi.
Il parait que le public du nord est un des plus chaleureux de France ?
- Je dois beaucoup au public de chez vous, c’est grâce a lui que tout a commencé. Mon premier concert, c’était à Anzin, moi, qui venais de Tilleur dans le bassin minier Liégeois, je n’étais pas trop dépaysé. Nous, les artistes belges, on ne rêve que de franchir la frontière, parce que de l’autre coté, il y a Paris.
Et puis j’ai connu Van Loo un grand producteur des années 60, c’est lui qui a découvert Patrice Hernandez et son « Born to be alive » ça aide, les rencontres.
Tout de même, 50 ans de carrière, 350 titres, 40 millions de disques vendus, 85 disques d’or, impressionnant ça donne le vertige.
- C’est magique je remercie le ciel tous les jours.
Vivre sans musique c’est impossible pour moi, quand j’entends un air d’opéra ça me fait du bien, je me pose, je te revois, Papa, notre petite maison dans la cité, tu prenais ta guitare et tu nous chantais des chansons Napolitaines. Maman préparait le repas, et nous, on t’écoutait. Il était venu de Sicile pour travailler comme mineur en Belgique.