Au bar de la plage de Saint Marc, quand le barman, m’a proposé de goûter à son Spritz maison, j’ai ouvert une bouche à avaler un essaim de moucherons et j’ai vieilli de 30 ans.Honteuse, ma compagne m’a abandonné sur le sable et a regagné Lille en Blablacar.
«Vous auriez pas plutôt un Cinzanno, avec un glaçon et un rond de citron ?»
Il m’a envoyé un regard de tueur, à en frissonner jusqu’aux orteils. Alors, Père Noël, un bon conseil, fais gaffe, si tu veux un Dubonnet, ou un Cinzanno, va plutôt du coté de la rue des postes ou de la rue de Douai, au Romain ou au Niagara.
La Tatin de Bernadette
Je ne peux pas dire qu’à l’heure où ça commence à se tordre du coté de mon estomac, je suis frénétiquement à la recherche d’un bio, sushi ou Salad bar.
Je suis né à une époque où les escargots, la côte de Bœuf, l’andouillette ou la langue de veau avaient la côte. Mais ce jour là, j’étais avec ma compagne, une plutôt sans « glutenbiozerodéchets » une GBZD en quelque sorte.
C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés chez Camille et Bernadette, dans leur beau restaurant, mi jardin d’intérieur, mi petit salon coquet, comme au milieu d’un cocon douillet. Comme nous aimons la soupe, les pâtes et les légumes anciens, Camille et Bernadette nous ont proposé un Ramen, inconnu de mon vocabulaire gastronomique.
Pas de trace dans mon PETIRENAUD de 96, vous allez me dire il est un peu dépassé, c’est vrai, mais j’ai les bases quand je me balade en France.
C’était très très bon, merci mesdames, saveurs diffuses, délicieusement parfumé et fondant dans la bouche. Et pour me convaincre que j’étais dans la maison d’une passionnée de cuisine gourmande, la tarte Tatin maison m’a plongé dans un état second, avec ses pommes fondues, spumescentes, juste à peine caramélisées, parfumées comme celles de ma Grand-Mère. En partant, j’ai noté l’adresse au Bic rouge, resouligné, dans la marge de mon Petit Renaud à la page de Lille.