L’association « Ecrivains des Hauts-de-France » a pour vocation de réunir les écrivains et les acteurs de l’écrit de la région, afin d’échanger autour de problématiques et de projets communs, notamment celui de mettre en lumière la diversité littéraire des Hauts-de-France pour répondre à l’attente d’un large lectorat. En lien avec tous les organismes professionnels et institutionnels de la chaîne du livre, elle agit comme un « GPS » pour guider les auteurs et les conseiller, dans une atmosphère d’écoute et de bienveillance. Créée en mars 2022, elle accueille aujourd’hui plus de 160 adhérents.
L’association des « Ecrivains des Hauts-de-France »
Elisabeth BOURGOIS
Photo @Franck Pruvost
Présidente
« Ecrivains des Hauts de France »
Romancière – scénariste
Site :
ecrivainshdf.com
Email :
ecrivainshdf@gmail.com
Bientôt sous le chaud soleil de l’été, Un bon livre vous chercherez. Les écrivains de notre association. Tous unis par la même passion, vous proposent ci-après, histoires, romans et policiers pour de grandes échappées en toute liberté.
Franck Thilliez, roi du polar, nous embarque pour « Norferville » dans le Grand Nord québécois. Sur ce même continent, c’est Annie Degroote, qui nous fait découvrir dans son roman historique, la vie de la « Messagère du Nouveau Monde » et celle de l’État de New York colonisé par les Wallons et les Flamands. C’était au xviie siècle, celui de Louis XIV et du « Grand Condé », dont Béatrix de l’Aulnoit, historienne, révèle les secrets. Une époque qui a aussi inspiré Gérard Demarcq-Morin dans son thriller historique « Les ensorcelées de Ryssel » qui se passe à Lille. On glisse vers le xixe siècle avec l’étonnant policier historique de Céline Ghys « Jules Verne contre Némo ».
Christine Desrousseaux, avec la biographie de son grand-père : « Cinématographe » plonge le lecteur dans le monde du cinéma du début du xxe siècle au Fresnoy à Tourcoing, Catherine Masson trace le portrait original de la condition féminine en France au xixe siècle à travers « La vie de Caroline Carré de Malbreg ».
Françoise Gérard, dans « La re-venante », dessine avec des mots choisis, la vie et les lieux de Lille et sa région. Andréa Michel et son « Tendre trésor » nous font découvrir la vie d’une inspectrice des impôts dans un roman feel good, Catherine Montrade-Pierotti peint notre société actuelle et « Les nouvelles sentinelles », Bernard Delattre offre une bouffée de doux souvenirs campagnards dans ses « Pensées vagabondes » et Danielle Bastien, dans « Sans vous je ne serais rien », analyse les nœuds qui entravent des vies au temps du covid.
La région du Nord fut terre fertile en personnages historiques, alors il est intéressant d’imaginer avec le romancier et biographe, Jean-François Roussel, la rencontre d’hommes que tout devait séparer comme Gustave Dron, maire de Tourcoing, et le jeune curé Achille Liénart.
Rien de tel aussi que de vous parler avec le journaliste Hervé Leroy de Raymond Devos, le maître absolu des jeux de mots, de son ami Jacques Brel, poète chanteur et de Jean Stablinski, le champion cycliste. Enfin sous la plume d’Eric Vanneufville, historien, vous découvrirez pourquoi Lille est une « déesse » qui nous contemple du haut de sa colonne.
Comme aucun de ses ouvrages ne peut échapper à la torture de la chasse à la plus petite faute d’orthographe, Bruno Dewaele (champion du monde d’orthographe) vous propose un livre d’exercice « Cherchez la faute » pour que cela devienne jeu et plaisir.
Que tous ces ouvrages vous offrent détente et bien-être !
Elisabeth BOURGOIS
Présidente de l’association
« Écrivains des Hauts-de-France »
LILLE EST UNE FEMME
- La déesse de Lille
Les édiles lillois avaient décidé de célébrer au titre de l’année 1842 le 50e
anniversaire de l’échec du siège de Lille par les Autrichiens en 1792, grâce au vaillant patriotisme des Lillois. L’inauguration officielle n’eut cependant lieu qu’en 1845.
Nos décideurs municipaux confièrent la réalisation de la sta-tue au sculpteur de Douai, Bra, mais l’ensemble du monument avec colonne supportant la statue à l’architecte lillois Benvignat. Ce dernier a au demeurant une rue à son nom près de l’ancienne Porte d’Ypres, non loin de la caserne Saint-Ruth.
L’écrivain H. Bruneel, contemporain de l’événement, a décrit en 1848 dans son « Histoire populaire de Lille » le discours de présentation du projet concocté par l’architecte : « Lille, c’est une femme dont le front doit porter l’empreinte du courage calme et obstiné des Flamands ; il faudra que sa poitrine soit couverte, qu’elle soit large et ferme, que ses flancs soient développés et vigoureux ; car la Flamande est à la fois chaste, robuste et féconde… Tout le torse traduira la fertilité de notre territoire; les bras seront forts et nerveux, car Lille travaille beaucoup et toujours… L’Autrichien vient de la sommer de se rendre… sa main inscrite à ses pieds… cette autre main armée d’un boutefeu se tiendra toute prête à répliquer à l’insolence autrichienne. »
Eric Vanneufville a reproduit ce texte dans son « Histoire de Lille » éditée chez France-Empire en 1997 et dans « Lille, une histoire flamande » éditée chez Yoran en mai 2024. Pour le lec-teur que la pittoresque histoire locale passionne, signalons que H.Bruneel a aussi écrit un « Guide de la ville de Lille en 1850 ». Ses ouvrages sont aisément consultables en la Bibliothèque Municipale de Lille, notre bonne ville de Flandre. Quant à Eric Vanneufville, il a publié encore récemment dans le Bulletin de l’Association des Amis de Lille, numéro 8, en septembre 2019, un article intitulé « Lille et la Flandre », dans lequel il aborde entre autres quelques exemples de l’architecture flamande à Lille et même l’étymologie de « Braderie ».
Eric Vanneufville
Les Gens du Nord tiennent le haut du pavé !
« Paris – Roubaix a cent ans. Vous vous rendez compte, il y a un siècle qu’ils pédalent… » En ce mois d’avril 1996, Raymond Devos est le parrain du centenaire de la « reine des classiques ».
Quelques jours avant le départ, il confie : « La nuit qui précède, je me connais, je ne vais pas dormir. Vous imaginez, si le coup de revolver ne partait pas. J’espère qu’il s’agit de balles à blanc. Je suis tellement maladroit. » Pour l’artiste, ce Paris – Roubaix est un retour aux sources de l’enfance. « Je suis né le 9 novembre 1922 à Mouscron par hasard. Mes parents qui étaient de Tourcoing avaient une maison de campagne en Belgique. C’était le chalet des Tourelles. J’y suis né un dimanche. Dans mes premiers souvenirs, je vois une espèce d’escalier en colimaçon. »
Raymond Devos n’a vécu que deux ans dans cette belle demeure qu’on appelle aussi le château Mimerel, du nom du filateur de coton roubaisien qui la fit bâtir. Le 5 novembre 1924, la propriété est vendue à un marchand de costumes tourquennois, Albert Devianne.
La famille s’installe alors à Tourcoing, 34 rue de l’Yser. C’est encore le temps de l’insouciance. Agnès, la mère, joue de la mandoline et du violon. Louis, le père, expert-comptable, se lance dans l’industrie textile, bonneterie et soutiens-gorge. Sur les toits en sheds de la retorderie, à l’arrière de la maison, Raymond joue les funambules et se laisse glisser comme sur un toboggan. Au collège du Sacré-Cœur, il séduit son premier public : ses camarades, sœur Jeanne, l’instituteur « Monsieur Debruyne ». Mais un jour de 1929, en pleine classe, Agnès retire Raymond et ses deux frères aînés du collège. Elle ne peut plus payer les études dans cette institution privée. Victime de la crise, le père a tout perdu dans une affaire de pelotes de laine. « Du jour au lendemain, tout a changé, raconte Cécile, la sœur de Raymond. Sur les photos, cela se voit à la différence de qualité de mes socquettes. » En 1933, désargentée, la famille quitte Tourcoing pour Paris et la rue du Pont-Neuf. Raymond Devos vient d’obtenir son certificat d’études mais il doit travailler pour subvenir aux besoins des siens. À 12 ans, il se retrouve dans une crèmerie. « Je travaillais le matin aux Halles. Comme cela, j’avais du temps l’après-midi pour la comédie, le soir pour les cabarets. Je suis un autodidacte. Si j’avais pu poursuivre des études, je serais peut-être devenu avocat. »
Jamais Raymond Devos n’oublia ses racines. En 1959, il partage l’affiche de l’Eden de Mouscron, en compagnie de Jacques Brel. Le soir, le docteur Jules Menet et son épouse, présidente du Conseil des Beaux-Arts de la commune, invitent les deux artistes à dîner dans leur château des Tourelles.
Jacques BREL