Les thés dansants rendent les gens heureux
Il y a dans la vie des rencontres que l’on s’imagine improbables et qui vous laissent
pourtant un très agréable souvenir quand elles arrivent.
Moi et les Thés dansants, c’était a priori hautement improbable pensait ma compagne qui m’avait déjà vu m’essayer maladroitement aux danses de salon et le mot est faible.
Tout autant qu’avec Michel Pruvot et son accordéon, moi,baby boomer nourri au biberon par Chuck Berry et Elvis, et considérant, encore à mon âge que le rock s’est arrêté en 1965 avec le méga tube des Stones. AH !
Satisfaction ! quand Keith attaque ce génial RIFF de cinq notes qui ont changé la face du monde musical, Satisfaction : certainement l’intro la plus connue et la plus survitaminée et son génial effet de fuzz. Je sais, ça fait hurler mon entourage quand je dis cela, mais ce riff a été un tel choc quand je l’ai entendu pour la première fois à la Peau de vache pour ceux qui se souviennent du lieu, un samedi soir de 1966. J’en ai encore des frissons jusque dans la moelle épinière, ça me pique en bas du dos.
Le musette, ça m’amusait, pour rigoler avec une bonne bière et les copains ou alors avec Raoul comme chanteur, le grand Raoul. Pourtant le public des thés dansants m’a bouleversé,je n’y ai rencontré que des gens heureux, souriants, ça faisait plaisir à voir en cette période des plus maussade..
Quand à Michel, à l’âge de 4 ans, il apprend déjà l’accordéon avec son père accordéoniste, moi à quatre ans, je creusais dans mon bac à sable et je rêvais de devenir maçon. Après j’ai changé d’avis mais je me demande si je n’ai pas eu tort vu le prix que demandent certains professionnels. Pour lui, ado, c’est la rock attitude :
il commence à arpenter la France sous le pseudo de Mike Davidson, yéyé oblige. Comme plus de 4000 orchestres de bal qui mettent des étoiles plein les yeux de ceux qui fréquentent les quelques 50 000 soirées dansantes qui se déroulent chaque année en France. Lui a continué et moi j’écris une chronique sur les thés dansants. Qui l’eût cru !
Alors en attendant le feu vert vaccinal et le retour des bals, branchons-nous sur WEO qui nous offre tous les jours ce beau et rare moment de bonheur, voir des gens heureux de danser .
Mais Michel, pourquoi une telle émission sur le thème de l’accordéon ?
- Mon cher ami, parce que l’accordéon fait partie du patrimoine Français.
Dans toutes les familles cet instrument se retrouve au centre des grandes occasions et des souvenirs, avant pas besoin de dj, on appelait un cordéoneux et c’était parti pour les tangos langoureux, les valses chaloupées ou endiablées.
On a tous un air d’accordéon fichu au fond du cerveau.
Un ami de mes parents me racontait souvent que prisonnier en Allemagne en 42, il suffisait que l’un des leurs plus favorisés se mettent à tirailler son instrument pour en faire jaillir un air de Paris et tout les prisonniers se mettaient à pleurer à chaudes larmes.
Alors Michel, bravo pour tout le plaisir que tu disperses sur la piste du grand cabaret de Vieux Berquin dès 14h retransmis sur notre télé régionale. S’il fallait une preuve pour dire que tu es dans le vrai, il suffit de voir l’engouement pour les guinguettes qui ont fleuri encore une fois depuis le début de l’été, de Marquette à Wambrechies bien sûr un fond d’air d’accordéon.
