Fives a toujours été un quartier très commerçant
La rue de Lannoy de mes seize ans, en 1938, n ’était pas si différente de celle d’aujourd’hui.
née en octobre 1922
connue de tous les anciens Fivois
Mémoire vivante de la Rue de Lannoy.
De nouveaux commerçants s’y sont installés, d’autres ont disparu, certains y sont toujours, cela n’a rien d’étonnant, c’est la vie d’un quartier qui bouge.
On n’entend plus les sirènes des usines qui rythmaient la vie du quartier, ni le bruit métallique du petit Mongy et le son de sa cloche, que le Wattman prenait un malin plaisir à activer pour amuser les enfants…
Non plus les appels du marchand de charbon, du maraîcher qui allait de porte en porte, du solide brasseur avec ses chevaux, mais c’est toujours une rue très animée.
Le petit Mongy était le tramway qui passait rue de Lannoy et que j’empruntais deux fois par jour pour aller travailler chez un fleuriste du boulevard Carnot en centre ville.
à l’époque, de la douane de Fives à la Chapelle d’Elocques, on ne comptait pas moins de dix-sept débits de boissons, sans compter les épiceries qui servaient volontiers un calice de bière ou un petit blanc aux clients de passage.
- Nous avions deux cordonneries, dont celle de monsieur Dufour, deux teintureries, trois drogueries et une graineterie.
- Trois boulangeries, trois boucheries, trois poissonneries, une crémerie et six épiceries.
- Plusieurs coiffeurs, de la mode féminine, un magasin de laine et mercerie, une bijouterie, un opticien, deux pharmacies et une herboristerie.
- Un magasin d’électricité radio TSF, un débit de tabac.
- Une boutique de meubles, de jouets et un brocanteur Stock américain.
« La Maison Thel », quincaillerie, articles de ménage électro-ménager, chez qui j’ai travaillé pendant dix -neuf ans comme vendeuse et qui existe toujours, tenue, aujourd’hui, par Maryse, Jean Jacques et leur fils Jean Christophe.
Quelques usines et de nombreux artisans dans cette rue animée du matin jus-qu’à la tombée de la nuit.
Delahousse, la faïencerie Debruyne, l’usine de courroies Lechat sur l’emplacement du Leclerc actuel, Raoul Cheradame fabricant des réputées chemises Abeille, les textiles Reynart et brabant, spécialistes des treillis militaires et fournisseurs aux armées, Deschepper puis Peissére et ses robustes Vélos Faucons, l’usine Barrois…
N’oublions pas le journal Liberté au 113 de la rue, de 1956 à 1992, construit sur l’emplacement de l’historique ferme Louis XIV, où fut signé le traité de paix rattachant la ville de Lille à la France.