Il était une fois, la librairie VO

« À l’époque, ce qui m’intéressait dans ce travail, ce n’était pas forcément le livre, » explique Môn. « J’ai toujours aimé organiser des événements, des rencontres, mettre en contact des gens et une librairie internationale était un bon endroit pour ce type d’activité. »
Le transfert de VO vers la rue du Molinel, dans un vaste local de plus de deux cents mètres carrés, va ouvrir des possibilités nouvelles avec une grande salle dédiée à différentes animations.

« J’ai organisé des centaines de réunions autour des auteurs ainsi que des expositions », raconte Môn. « Je le fais à ma manière. C’est moi qui cuisine les petits-fours, qui prépare les boissons. Elles sont servies dans de véritables verres. Les participants sont mes invités. Je les sers comme je les servirais à la maison. »
Mais pour Môn, l’âge de la retraite a sonné. Malgré tous ses efforts, les repreneurs ne se sont pas bousculés au portillon, affolés par le prix du loyer. Plusieurs fois, elle a bien cru pouvoir passer le flambeau du 53 rue du Molinel à un successeur… mais à chaque fois en vain. Désormais, elle s’est résignée à mettre la clé sous la porte le dernier jour de ce mois de juin. C’est un véritable crève-cœur pour les clients fidèles, pour qui VO est aussi un centre culturel et même un peu leur seconde maison. Môn leur manquera et ils manqueront à Môn.
« Ma clientèle représente des centaines de personnes  », poursuit-elle. « Pourtant je les connais presque tous et j’ai partagé avec eux une partie de leur histoire. » Il y aura sans doute un peu de nostalgie pour Môn Jugie au moment où elle devra refermer ce dernier chapitre du livre de son parcours professionnel. Mais une nouvelle existence s’ouvre devant elle. Elle a de grands projets dans le domaine de la culture qui ouvriront le second livre de sa vie.

Alain Cadet

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