Le cinéma à Lille

Le cinéma à Lille d’hier à aujourd’hui 1900 – 2016. Par l’association Lille Centre Animation du 17 au 23 septembre. Exposition présentée à la Mairie de Lille Centre

A Lille, le cinématographe fut d’abord une attraction de brasseries et de fêtes foraines.. Au début du siècle, la brasserie universelle de la place du théâtre offrait des séancesde cinéma à ses clients, tout comme la brasserie de l’industrie rue Esquermoise  qui projeta, en avant première, les films des Frères Lumière :

Gros temps en mer, Le repos de bébé, L’arrivée d’un train en gare…

Le succès fut tel qu’il y eut 1250 séances jusqu’à la fin juillet 1895, soit 25 par jour ! Très vite des salles spécialisées s’installèrent : le Lille- Cinéma, parvis Saint Maurice, qui offrait chaque soir, une séance à 20h 30 et deux matinées le dimanche, l’Omnia rue Esquermoise, et aussi à Wazemmes, à Fives et dans toute la région. En 1903, Gaumont s’installe à l’ Hippodrome, rue Nicolas Leblanc, dans une salle de 5000 places, un zénith avant l’heure. En 1907, The impérial Vio quitte l’hippodrome et s’installe au 21 rue de Béthune, au 27 on y trouve déjà L’eden, et au 34, La Grotte… Dès lors, commença le temps des starlettes et des idoles, avec le beau Rudolph Valentino. Jusqu’en 1925, les salles appartiennent  à des particuliers. Ainsi Edouard Derop, rue d’Amiens, posséde  six cinémas, dont le Printania, l’Eden, et le Familia le plus prestigieux de 6 étages et de 1200 places. à cette époque, Lille est la capitale régionale de la distribution. On peut citer Aubert, propriétaire de l’Aubert PalaceGaumont et Pathé avec le Cameo et les américains avec La Paramount (Le Familia), Metro-Goldwyn-Mayer (le Rexy) et Warner Bros. Une mention particulière à Mario Bruitte et Paul Delemar, producteurs des films de notre Léopold Simons : Les Mystères du 421 en 1936 et Le Fraudeur en 1937.

Lille occupé mais Lille résistant

Pendant la guerre 39-40, les cinémas fonctionnent normalement. Les lillois s’y rendent toujours aussi nombreux, ayant de bonnes raisons pour se changer les idées. Mais la revue Nord-Cinémas prenait bien soin d’informer ses lecteurs que les salles étaient interdites aux juifs. (triste époque de la collaboration ) Besoin de se distraire, de penser à autres choses ou de montrer à l’envahisseur allemand que les Lillois restaient maîtres chez eux. Comme me le racontait mon père, les salles étaient bien chauffées, par les hivers rigoureux, c’était un avantage, et l’obscurité permettait de huer les apparitions de Pétain ou des allemands pendant les actualités.

Quelques chefs-d’œuvre du cinéma français furent néanmoins interdits de projection : Quai des Brumes,  La bête humaine, Chéri Bibi,  Le Dictateur  Hôtel du Nord…

Trop poétiques ou trop sensibles pour la troupe vert de gris qui arpentait, hautaine, les rues de Lille… Une forte baisse de fréquentation et la fermeture de nombreuses salles. Les professionnels réagissent très vite avec le développement de la couleur, du cinémascope et par la division des grandes salles afin de multiplier les offres. C’est la naissance des multiplexes.Une autre époque commençait.

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