Jesus

1971, UN CHANTEUR JÉRÉMY FAITH UN PRODUCTEUR AMBITIEUX UN TUBE, 1 000 000 DE 45 TOUR

Lumière sur… « Jesus »

Nous sommes en 1971. Fraîchement arrivées de l’aéroport depuis Los Angeles, des hôtesses de l’air viennent sonner aux portes de tous les diffuseurs radiophoniques. Dans leurs bagages se cache un 45 tours portant le titre « Jesus », dernier succès du bien nommé Jeremy Faith, chanteur qui assurent-elles, fait un malheur aux Etats-Unis. Produite par le célèbre Mike Hamburger, le producteur qui multiplie les disques plus vite que les pains, la chanson rythmée sur fond de choeur gospel se vend à plus d’un million d’exemplaires ! Peut-être possédez vous d’ailleurs cette pochette orange et jaune, sorte d’éclat de lumière sacrée illuminant le visage du christ ?
Mais ce véritable tube de l’époque est en fait un des coups marketing les plus divins de l’histoire de la musique. Mike Hamburger n’est autre que Michel Berger et Jeremy Faith se nomme en réalité Helmuth Grabher, un hippie autrichien jusqu’alors chanteur de métro puis repéré par un directeur artistique de Decca musique. Bien entendu, les prétendues hotesses de l’air ont été spécialement engagées pour ce rôle. Et le disque n’a pas été plus enregistré en live à Los Angeles que les titres de Jaques Brel aux studios Abbey Road. Transformer un inconnu en célébrité à force de sonorité anglo saxonnes ? Un tel procédé commercialement miraculeux n’aurait pas été renié par la star academy d’aujourd’hui. Faut-il être américain pour être un chanteur à succès ? Voilà la vraie question que Michel Berger semble vouloir souligner avec son canular réussi. Mais à l’instar de nombreux jeunes talents, Helmuth Grabher peine sur le chemin de croix du star system et ne laisse que quelques disques en héritage d’une courte carrière. Jérémy Faith s’éteint en 1990 avant d’être rejoint par Mike Hamburger tout juste deux ans plus tard sous des nuits si longues qu’on en oublie le temps.

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