Le pouvoir d’attraction de la couleur se vérifie pourtant partout, où qu’on soit dans le monde, dans les villes, les villages ou dans le ventre de la nature, là même où l’on charge ses valises de joie chaque fois qu’on part, où l’on diffuse sur les réseaux son étonnement ou sa stupéfaction comme un appel du pied. La couleur n’a plus rien à prouver. Il lui reste à convaincre. Convaincre les âmes ternes qu’il n’y aucune fatalité et qu’elles peuvent, si elles ne savent pas le faire, laisser la place libre aux esprits créatifs et poétiques. Les créateurs n’ont besoin que de blanc. Une carte blanche laissée à l’art, aux street artistes, aux graffeurs et à tous ceux qui portent en eux la possibilité d’une île colorée. Lille aux couleurs. Imaginons des promenades enchantées, des parcours de beauté, des chemins d’émerveillement. Imaginons offrir la ville aux artistes d’ici et d’ailleurs un mois par an, et qu’ils sèment sur le gris leurs confettis de joie et de réflexion, qu’ils enchantent nos vies par des couleurs mêlées, qu’ils nous posent les questions qu’on oublie de se poser, qu’ils nous invitent à parcourir les labyrinthes du beau. Imaginons-nous les regarder créer, voir leurs visions prendre forme, nous nourrir des recettes de couleurs associées, et faire naître sous nos yeux toutes les palettes du monde. Imaginons. Puis agissons.
Scolti