Cabaret Le Petrouchka

Le Petrouchka, cabaret mythique de la Rue Royale à Lille

Y a des lieux comme ça, que quand on passe devant, on pense tout d’suite à AlPhonse et Zulma à Simons et Line Dariel. L’ parlache d’ chez nous y r’monte à not gosier, ça rend fin fin heureux.

A ma grande honte, je n’avais jamais été au  Petrouchka, ni me tortiller, ni frétiller dans l’étroit escalier en colimaçon pour accéder à la célèbre cave. J’avais tort, moi Lillo de vieille date. Quand on a franchi l’porte rouge, de la chic rue d’où qui y est, c’est bieau, c’est cosi, y a des tableaux de Simons, de bielles affiches de clown, des trucs de cabaret. A l’cave c’est du vrai, de l’brique et du blanc caillou d’Lezennes.

Vendredi dernier je me suis retrouvé en apnée dans une bande de joyeux Cambrésiens en goguette lilloise, hilares et symphatiques. J’vas pas m’plaindre, j’étos là pour printe du bon temps. A voir ces joyeux drilles et drillesses qui descendaient ch’tiot escalier en colimaçon, en pouffant de rire, en chahutant, qui s’accrochaient à l’rampe pour pas s’ramasser, ça s’engorgeait, ça faisot des éclats de voix, c’est déjà le spectacle.

En bas, y avot de l’ambiance  y manquait deux caîelles, l’drame.

  • Comment que j’vas faire, j’ vas pas manger debout

-si ça arrange y a de l’place sur mes genoux pour eune femme, ça dérange pas, c’est de bon cœur. Muet, din min coin, j’regardo l’plafond l’air babache, Ch’étot mi qui avait pris l’caîelle, vu qui m’avot mis à une table, tout seul. L’garçon de salle y’a rémédié a ch’tiot probléme, l’homme y a pu s’assir mais y a pas eu d’femme sur ces gambes. Y avot tellement d’apéro à choisir, que, quand ceusse du bout y’zavot commandé y savot pu ce qui devait boire.Tarte au maroilles d’circonstance, Carbonnade, frites, salade et dessert. Y’ a plusieurs menus et boissons au choix c’est comme on veux. J’allos intamer ma tiramisu, panne de lumière, tout y’avait sauté, un bruit de malheur, mes z’oreilles elles n’ont pris un coup.

Vla Zulma qui arrive, une lampe de poche dans s’main qui nous dit que c’ est ch’maladroit d’AlPhonse qui a encore trifouillé s’compteur, y sait rien faire, y’est empoté, c’est le roi de la panne j’vous dis, Vla donc ces sacrés vedettes, ceusse pour qui on est venu et déja c’est des disputes d’ménache. Notez que pour fuir sin noir destin elle nous dit qu’elle fume de l’eucaplyptus, avec ches rhumes, en ce moment, ça doit bien dégager les narines. Y’étot midi, elle avo oublié d’cuire les carottes, pas content L’phonse, comme y dit, l’femme c’est cirer les bottines et cuire les carottes.
-Si t’es pas content va manger chez t’mére, qu’elle s’met à braire.

-L’ femme c’est sa nature d’faire l’cuisine pour son chéri, j’en ai bien assez avec l’gardin et l’lapin si encore j’dos cuire les carottes..

Vla pas q’elle continue à le harceler à cause du 23 février, qui’souvenot plus qui s’étot marié un 23 février, ça arrive. 

-Même qu’on a mingé de l’tiéte de vieau persillade et du gigot haricot.

-Jamais de la vie, ch’étot du saumon mayonnaisse, même qu’elle avait tourné avec l’chaleur et du lapin. Ch’étot au mois d’août. Mais alors, leur histoire de vacances, ça m’a fait pouffé d’rire, m’esclaffer, m’tordre comme eune wassingue. Une semaine dans le noir, sans radio, sans même pouvoir aller à l’péque au canal de Seclin. enfermé dans leur maison, même pas l’gazette pour passer l’temps, tout ça par ce qu’elle a fait croire a s’copine de courée qui z’avot été invité chez l’oncle d’Alphonse dans s’bielle maison du bord de mer. Et puis la mauvaise fois d’Zulma avec Léonard et Rembrandt. La p’tite revue de presse de la voix de ch’nord, et on termine sur l’air de ch’Tiot Quinquin ça va de soi. Mille bravo à Alphonse et Zulma, et triple mille bravo à Claudine Vigreux et Eric Beauchamp, je reviendrai avec des amis. 

J’ai passé un sacré bon moment au Petrouchka. Ça m’a tellement rappelé de souvenirs de parlache avec min grand pére qui vivo à l’courée Gustin du 38 de l’rue d’Austerlitz que j’ cros bien que j’ai fait queques fautes de français din min texte, z’excuses.

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